La Case du siècle Season 12
Plongez dans l’histoire du 20ème siècle en France et dans le monde. Au travers d’un documentaire, le téléspectateur peut parfaire ses connaissances sur un sujet ou découvrir simplement une période. La case du siècle, c’est le décryptage d’événements qui ont fait basculer l’Histoire.
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Épisode guide de La Case du siècle Saison 12
L'été 1971 ne sera pas comme les autres pour Annette, 25 ans. La jeune femme part avec ses amies du tout nouveau Mouvement de Libération des Femmes pour une virée féministe chez les "sisters" américaines. De Washington à San Francisco, ensemble, elles veulent découvrir les expériences les plus radicales du pays – contre le patriarcat, pour la libération sexuelle, les luttes anti-sexistes ou anti-impérialistes – à bord d'un vieux bus scolaire jaune. Annette se retrouve alors embarquée dans la grande histoire des Etats-Unis, des communes hippies et des manifestations anti-guerre, sur fond de révolution sexuelle et de musique.
Albert Camus meurt à 46 ans, le 4 janvier 1960, deux ans après son prix Nobel de littérature. Auteur de «L'Etranger», un des romans les plus lus au monde, philosophe de l'absurde et de la révolte, résistant, journaliste, homme de théâtre, Albert Camus a connu un destin hors du commun. Enfant des quartiers pauvres d'Alger, tuberculeux, orphelin de père, fils d'une mère illettrée et sourde, il s'est arraché à sa condition grâce à son instituteur. Français d'Algérie, il ne cessa de lutter pour l'égalité avec les Arabes et les Kabyles, tout en redoutant l'Indépendance du FLN. Fondé sur des archives restaurées et colorisées, et des témoignages de première main, ce documentaire tente de dresser le portrait de Camus tel qu'il fut.
Alors que les décolonisations étaient en marche, Guadeloupéens et Martiniquais ont été appelés sous les drapeaux pour faire la guerre d'Algérie. Certains d'entre eux y marquèrent leur attachement à la France en payant le prix du sang. D'autres, en revanche, s'éloignèrent de la métropole et rêvèrent d'un autre destin pour leur territoire. Pour eux, au-delà des traumatismes de la guerre elle-même, le conflit a questionné profondément leur identité nationale.
1962. Au bout de sept ans de guerre, l'Algérie accède à l'indépendance. Les Français d’Algérie doivent quitter un pays adoré. Pour la plupart, du jour au lendemain. Ils se replient dans leur patrie, la France, où beaucoup ne sont jamais allés. Des rapatriés de tous bords évoquent leur vie « là-bas », simple et merveilleuse. Ils racontent leurs rapports avec la population algérienne dix fois plus nombreuse. Une population à l'amitié parfois recherchée, mais le plus souvent ignorée, crainte ou tenue à l'écart. Et exploitée. Ils réveillent les sept années de terreur et de guerre, les mensonges et les illusions entretenues par tous. Ils revivent leur panique au moment de la fuite, la chute brutale dans une patrie inconnue. Ils montrent cette plaie qui les a à tout jamais marqués : la froideur, l'indifférence, l'hostilité auxquelles ils ont fait face en arrivant en France.
Pour quelles raisons les harkis, supplétifs musulmans recrutés par Paris, ont-ils rejoint l'armée française ? Pourquoi plusieurs milliers d'entre eux ont-ils été massacrés après l'indépendance de l'Algérie ? Pourquoi le gouvernement français les a-t-il désarmés et abandonnés ? Pourquoi seulement 50 000 à 60 000 anciens harkis ont-ils été rapatriés en France avec leurs familles et placés dans des camps de sinistre mémoire, comme Rivesaltes ? Victimes et fidèles serviteurs pour les uns, traîtres et collaborateurs pour les autres, les harkis restent au coeur de nombreuses questions qui restent brûlantes près de 50 ans après la fin de la guerre d'Algérie.
Retour sur des années de violence, largement impunie, commise de 1865 à nos jours, par le Ku Klux Klan, le "plus ancien groupe terroriste des États-Unis".
En 1865, une poignée de vétérans sudistes de la guerre de Sécession fondent une société secrète dans le Tennessee et lui donnent le nom de "Ku Klux Klan", peut-être en référence au grec "kuklos", qui signifie "le cercle". Par jeu, puis pour terroriser, ils se parent d'attributs pseudo médiévaux, robes et cagoules dissimulant leur identité. Sur 9 millions d'habitants, 4 millions de Noirs libérés de l'esclavage vivent alors dans les anciens États fédérés du Sud. En 1868, année électorale, le Klan, qui a grossi rapidement pour se transformer en organisation paramilitaire, multiplie attentats et lynchages pour les dissuader d'exercer leurs nouveaux droits. Quatre ans plus tard, sous l'égide des lois dites "Jim Crow", une ségrégation impitoyable succède à l'esclavage.
Le 6 juin 1944, 150 lycéens résistants quittent Paris pour rejoindre le maquis. Ils ont appris à démonter des armes dans les caves des lycées. Ils se sont entraînés en forêt. Ils sont connectés à la Résistance "adulte" et au réseau anglais "Buckmaster". Le 10 juin à l’aube, plusieurs dizaines de ces garçons sont surpris par les Nazis dans des fermes isolées de Sologne. Première halte de leur périple, ils sont là pour récupérer des armes qui doivent être parachutées par les Britanniques. Un des leurs les a dénoncés : un jeune traître, qui informe la Gestapo depuis plusieurs années. Est-il le seul informateur ? Y-a-t-il eu d’autres fuites à Paris ? Pour les lycéens, il est désormais trop tard pour se poser ces questions.
Entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et l'abrogation du "délit d'homosexualité", en 1982, 10 000 peines ont été prononcées en France. Jugements en correctionnelle, amendes et parfois peines d'emprisonnement, les condamnations frappaient essentiellement des hommes. Les derniers témoins de cette époque prennent la parole et racontent quatre décennies de vie clandestine, juste avant la tragédie du sida.
Depuis son appartement parisien, Jacques Delors porte un regard acéré sur le monde qui l'entoure. A bientôt 97 ans, il a accepté de se confier longuement. L'Europe fut son destin, le syndicalisme sa vocation. Après avoir été un ministre emblématique de François Mitterrand, il fut président de la Commission européenne de 1985 à 1995. Pendant ces dix années, celui qui se passionnait pour la construction européenne fut le visage d'un continent encore radieux.
En mai 1943, Ernst Kaltenbrunner, le nouveau chef de l'Office central de la sécurité du Reich, remet à Hitler un rapport qui décrit dans le détail l'organisation de la Résistance française. En effet, pendant la Seconde Guerre mondiale, la plupart des réseaux de la Résistance ont été infiltrés par des traîtres, les "V Man" (hommes de confiance) au service de l'occupant. Les Allemands avaient érigé la trahison en système et le recrutement de Français prêts à les renseigner était alors une de leurs priorités. Ce sont ces Français, dont le nombre est estimé entre 20 000 et 30 000, qui ont porté des coups terribles à la Résistance.
Du 28 juin au 6 juillet 1941, à Iasi, en Roumanie, près de 15 000 Juifs furent assassinés lors d'un effroyable pogrom. Au moment des faits, l'extermination programmée des Juifs d'Europe n'avait pas encore débuté. Après-guerre, les gouvernements communistes ont tout fait pour que le pogrom de Iasi sombre dans l'oubli. Il fallut attendre novembre 2004 pour que l'État roumain admette pour la première fois sa responsabilité directe dans le pogrom. De ce massacre, il reste une centaine de photographies et une poignée de témoins.
Elu en novembre 1932, alors que la crise économique ravage les Etats-Unis, Franklin Delano Roosevelt met de suite toutes ses promesses de campagne à exécution : c'est l'heure du "New Deal". Imaginé pour redresser une nation au bord du gouffre, où le chômage surfe avec des sommets jamais atteints et où les travailleurs pauvres subissent la précarité du marché de l'emploi, ce plan audacieux doit redonner de l'espoir à un pays meurtri avant toute chose. Arrivé au pouvoir, le nouveau président issu du Parti démocrate fait immédiatement voter une quinzaine de lois qui doivent relancer l'économie...
Printemps 1956. Le gouvernement français décide d'envoyer massivement les appelés du contingent en Algérie. Deux millions de jeunes Français traversent ainsi la Méditerranée pour une opération de maintien de l'ordre qui va vite se révéler un effroyable bourbier. Sans expérience, ces tout jeunes hommes sont confrontés à de terribles dilemmes moraux. Leur insouciance va peu à peu se consumer dans une entreprise dont personne ne connaissait le but. Après des décennies de silence, à l'heure du bilan de leur vie, ils libèrent leur parole et se souviennent.
Victime d'une machination au plus haut niveau de l'Etat-major, le capitaine Dreyfus est condamné en décembre 1894 à la déportation pour haute trahison. Lucie, son épouse, passe un pacte avec lui : vivre, quoi qu'il en coûte, en attendant la réhabilitation. Pendant les cinq années que dure cette détention au bagne de l'île du Diable, les époux Dreyfus échangent des centaines de lettres, qui sont ouvertes, analysées, censurées ou arrêtées car l'administration est convaincue qu'elles cachent un code secret. Ces missives deviennent une arme de survie pour Alfred.
En 1973, un équipage international de treize militants pacifistes embarque à bord d'une vieille goélette dans l'espoir de mettre un terme aux essais nucléaires français dans le Pacifique. Le "bataillon de la paix", constitué du général de Bollardière, Jean Toulat, Jean-Marie Muller et Brice Lalonde vient leur prêter main forte, afin de dissuader l'état-major de procéder aux tirs. Alister Barry, membre de l'équipage, filme cette odyssée. Un témoignage unique, qui retrace l'histoire de la contestation lors de la période des essais "atmosphériques", entre 1966 et 1974.
Célèbre avocate, Gisèle Halimi s'est éteinte le 28 juillet 2020, à l'âge de 93 ans. Rebelle et féministe, elle fut de tous les combats du XXe siècle : la lutte contre la colonisation, le patriarcat, les traditions et la domination des hommes. De la défense des indépendantistes algériennes à la parité, en passant par le droit à l'IVG et la pénalisation du viol, Gisèle Halimi a initié et accompagné la plus grande révolution sociale et culturelle de la seconde moitié du XXe siècle : l'émancipation des femmes.
Ce documentaire met en parallèle deux éléments déclencheurs. D'un côté, l'injonction poétique d'Aragon pour exiger la soumission de l'écriture littéraire à l'idéal communiste et à la compréhension du prolétariat. De l'autre, le rapport Khrouchtchev qui entraînera la lettre de Césaire à Maurice Thorez, sa démission du Parti communiste, et finalement la création du Parti Progressiste Martiniquais. D'un côté, un événement poétique, de l'autre un événement politique. Deux poètes militants, communistes, mais parfaitement antagonistes. L'un soumettant sa poétique à l'orthodoxie politique, l'autre donnant la primauté à la poétique d'une pleine liberté. Là où le politicien Aragon va ordonner au poète Aragon, le poète Césaire lui, va insuffler un humanisme émancipateur sans concession au politicien Césaire.
La vie du clan Kennedy a nourri la presse et le cinéma au cours du XXe siècle. Mais, dans l'ombre des têtes d'affiche, s'est tissée une tragédie familiale bien moins médiatisée. Il s'agit du destin de la tante et de la cousine de Jackie qui, dans les années 70, ont défrayé la chronique, en vivant de façon très anticonformiste et dans un dénuement total à Grey Gardens. Découvertes lors d'un scandale sanitaire, Edith Beale et sa fille, surnommée "Little Edie", vivaient au milieu de la saleté, sans électricité dans les 28 pièces de ce qui fut autrefois une maison majestueuse qui abrita les rires d'enfants de Jacqueline Bouvier et de ses cousins avant qu'elle ne devienne Kennedy.
Le paquebot Normandie était la fierté de la France, le plus grand, le plus beau et le plus rapide du monde. Le 9 février 1942, alors que l'Amérique vient d'entrer en guerre, ce rêve de grandeur se brise dans un incendie spectaculaire dans le port de New York. L'enquête officielle conclut à un accident mais, dans un climat de paranoïa collective, l'épave du Normandie devient le point focal des hantises de tout le pays. 80 ans plus tard, la légende de l'attentat refuse de mourir. A travers des archives et des documents personnels inédits, cette enquête replonge dans un des épisodes les plus méconnus de la Seconde guerre mondiale.
Dans la mémoire collective, l'immigration antillaise dans l'Hexagone débute en 1963 avec le Bureau pour le développement des migrations des départements d'Outre-mer. Pourtant, ce mouvement vers la France continentale commence dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, avec l'arrivée de nombreux Martiniquais, Guadeloupéens, Guyanais et Réunionnais qui avaient choisi de tenter l'aventure métropolitaine dans l'espoir d'une vie meilleure. Des hommes et des femmes, qui ont fait cette longue traversée pour rejoindre une métropole en manque de main-d'oeuvre, témoignent.
Pour la première fois, les Sentinelles, ceux qui mènent une guerre secrète depuis trois décennies contre les menaces terroristes parlent. Ces hommes de l'ombre, qui n'ont pas vocation à paraître au grand jour, dévoilent leurs combats, leurs réussites, leurs échecs depuis plus de trente ans.
Depuis plus de trente ans, ils luttent dans l'ombre contre les réseaux du terrorisme islamiste. Les principaux responsables de la lutte antiterroriste en France expriment dans le détail les secrets de leur combat et évoquent leurs échecs comme leurs réussites. Leur récit collectif apporte un témoignage sur l'évolution des menaces et la manière dont le dispositif antiterroriste s'est adapté pour faire face à plusieurs vagues d'attentats meurtriers.
A l'heure où un mur s'élève pour isoler les Etats-Unis du Mexique, un photographe retrace une autre frontière, celle d'avant 1848 et l'annexion de ces territoires mexicains qu'étaient le Texas, la Californie, le Nouveau-Mexique. Là-bas, il photographie des hommes et des femmes dont les familles ont toujours vécu là, bien avant l'annexion américaine. Indiens, noirs, hispaniques, métisses : ils n'ont jamais traversé de frontière, mais, comme ils disent, "la frontière les a traversés et les a rendus à jamais étrangers.
En août 1991, l'empire soviétique s'est effondré. Pourtant, ce colosse paraissait indestructible : sa puissance avait surplombé le monde pendant près d'un siècle. Mais une économie exsangue, des réformes trop tardives pour éviter la faillite, un coup d'Etat avorté et le pouvoir qui change de mains ont révélé aux yeux du monde la débâcle préexistante. Le pouvoir et l'Etat soviétique disparaissent. A partir de là, toutes les règles sont abolies. Que se passe-t-il lorsqu'un Etat disparaît et qu'il ne finance plus er ne gère plus le territoire dont il a la charge ?
Ce documentaire est une plongée dans l’un des plus effroyables et gigantesques systèmes concentrationnaires les du XXe siècle. Des racines du Goulag, au centre même de Moscou, jusqu’aux confins de la Sibérie orientale, et ses emblématiques camps de la Kolyma, « Goulag(s) » tient autant du film historique que du road movie. En suivant l’enquête menée par Assia Kovrigina, dont le grand père a subi « l’exil à perpétuité » dans ces « camps spéciaux », il s’agit de comprendre la place centrale qu’a occupée le goulag dans l'histoire de l'URSS : tout autant instrument de terreur que de colonisation territoriale et d’expansion économique.
Les habitants de la Nouvelle-Calédonie n'ont, pour la plupart, pas choisi de vivre ensemble. C'est la France du XIXe siècle qui l'a décidé pour eux. Depuis, ils essayent tant bien que mal de partager un destin dont les contours restent flous. Comment se sont tissés les liens qui unissent aujourd'hui les différentes ethnies de la mosaïque calédonienne ? Quel est le creuset de leurs différences ? Enquête.
La France sort meurtrie de la Première Guerre mondiale : des millions de morts et de disparus, des milliers d'invalides et de nombreux villages rayés de la carte. Vient alors le temps de la reconstruction. Comment les Français vont-ils affronter cette délicate sortie de guerre et tenter de gagner la paix ? Comment la société va-t-elle réintégrer les soldats abîmés par les tranchées ? Comment l'Etat va-t-il donner un sens au sacrifice du million et demi d'hommes morts au combat ? De l'armistice au premier hommage au soldat inconnu, le 11 novembre 1920, ce film tout en archives colorisées raconte la reconstruction d'un pays après le traumatisme de 1914-1918.
Raconté par Céline Salette, le documentaire s'éloigne des récits du front pour faire revivre la vie quotidienne des Français «de l'arrière» pendant la Grande Guerre. Car la victoire de novembre 1918, c'est aussi celle de tout un pays qui a su mobiliser jusqu'au bout ses ressources, ses bras et sa volonté. La France en guerre, c'est la foule innombrable des sans-grades, des obscurs et des anonymes. Dans cette première guerre totale, il faut tenir chacun à son poste : les enfants dans les écoles, les ouvrières dans les usines, les boulangers dans leurs ateliers, les paysannes et les ouvriers agricoles dans les champs, les députés dans les commissions parlementaires et les maires dans leur commune.
A lui seul, Frantz Fanon incarne toutes les problématiques de l'histoire coloniale française. Résistant martiniquais, il s'engage, comme des millions de soldats coloniaux, dans l'Armée Libre par fidélité à la France et à l'idée de liberté qu'elle incarne à ses yeux. Ecrivain, il participe au bouillonnement du Paris littéraire d'après-guerre, débattant sans relâche sur le destin des peuples colonisés. Médecin, il révolutionne la pratique de la psychiatrie, allant chercher dans les rapports de domination des sociétés coloniales les fondements des pathologies de ses patients. Militant, il rassemble par son action et son histoire les colères des peuples écrasés par des siècles d'oppression coloniale.
En 2002, le tueur en série Patrice Alègre est condamné à perpétuité pour cinq meurtres. Le gendarme Roussel, principal enquêteur de cette affaire, pense qu'il lui fera avouer d'autres crimes irrésolus à Toulouse. Deux ex-prostituées livrent une série de noms de complices présumés du tueur, parmi lesquels celui de Dominique Baudis, alors président du CSA. Celui-ci décide de faire face, seul. Autour de lui, c'est le silence : pas un soutien officiel de sa famille politique. Presque vingt ans plus tard, retour sur l'affaire Baudis pour tenter de la comprendre, avec les témoignages de Pierre et Benjamin Baudis, ses fils, François Hollande, Camille Pascal et les principaux protagonistes.
Créés en 1925 pour assurer la protection du Führer, auquel ils avaient juré fidélité jusqu'à la mort, les SS ont décimé le peuple juif, ensanglanté l'Europe et massacré leurs ennemis. Plus de 70 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, des dizaines d'anciens SS, nés dans les années 20, sont encore en vie. Tous n'ont pas participé au génocide, mais beaucoup restent antisémites et convaincus des bienfaits du national-socialisme. Âgés de plus de 90 ans, obstinés et nostalgiques, ils vivent en Allemagne, en Autriche, en France, en Belgique ou en Grande-Bretagne. Certains tentent toujours d'échapper à la justice, notamment ceux qui étaient membres du personnel des camps de concentration nazis. Serge de Sampigny a interviewé une vingtaine d'entre eux.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, des flottes de chalutiers de haute mer partent de Fécamp, Saint-Malo, La Rochelle ou Bordeaux pour pêcher le cabillaud de l'autre côté de l'Atlantique. Voici l'histoire des équipages de ces navires, relatée par les marins et illustrée par des images qu'ils ont tournées eux-mêmes. Ils racontent les campagnes de pêche qui duraient des mois, souvent dans des conditions éprouvantes, au large de Terre-Neuve. Pendant ce temps, leurs femmes, restées à terre, vivent dans l'angoisse de perdre leurs époux ou leurs enfants pendant les furieuses tempêtes de l'Atlantique nord.
De la Stasi, la redoutable police politique de RDA, il reste d'innombrables dossiers et photos. Il reste surtout 15 000 sacs remplis de documents secrets déchiquetés à la va vite au moment de la chute du mur de Berlin. Grâce au travail minutieux de la technologie, ces confettis sont réassemblés et révèlent peu à peu les secrets de la dictature est-allemande : son action "terroriste" commanditée secrètement en RFA, mais aussi et surtout des histoires d'hommes et de femmes épiés et fichés à leur insu, parfois par des membres de leurs familles.
En 1943, des milliers de Juifs d'Europe centrale se réfugient dans les Alpes, occupées par l'Italie, à l'abri des Allemands et de Vichy. A la signature de l'armistice entre l'Italie et l'Allemagne, en septembre, les soldats italiens fuient avec les réfugiés à travers les montagnes. A l'arrivée, la plupart d'entre eux sont arrêtés par les Allemands et déportés à Auschwitz. Certains parviennent à se cacher. Cet épisode méconnu de la Seconde Guerre mondiale est raconté à travers l'histoire d'amour de Rima Dridso Levin, une juive russe, et Federico Strobino, un officier catholique italien.
En 1933, deux mois après l'accession d'Hitler au pouvoir, William Dodd prend son poste à Berlin, nommé à la surprise générale, ambassadeur des Etats-Unis par Roosevelt. Historien, universitaire, il n'a aucune expérience de la diplomatie. De son côté, à l'ambassade de France, André François-Poncet observe depuis deux ans la progression du parti national socialiste qui enchaîne les succès électoraux et galvanise une population marquée par la crise et le poids des réparations du Traité de Versailles. En quelques mois à peine, les nazis prennent le contrôle de toutes les administrations et structures de l'Etat.
L'historien Thomas Snégaroff part sur les traces de Raymond Vaudé, un voyou ordinaire au destin extraordinaire : condamné au bagne à la suite d'une série de cambriolages, il s'enfuit de Guyane. Il devient ensuite un "Français libre" en entrant dans la résistance à l'occupant nazi. L'enquête de Thomas Snégaroff le ramène en Guyane, à Kourou. C'est là que l'ancien bagnard s'était installé, vingt ans après son internement, pour y poursuivre sa vie de mari et de père.