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Saison 3

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Les Shadoks Season 3

January. 01,1972
|
8
| Animation Comédie
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La troisième saison (numérotée « MEU » et nommée Les Shadoks pompent toujours dans l'édition VHS) comprend 52 épisodes réalisés entre 1972 et 1973. Du point de vue du scénario, l'histoire se situe dans la continuité de la deuxième saison. Par la suite, cette saison a une histoire qui lui est propre et qui s'éloigne de celle des précédentes saisons, avec nombre de nouveautés : les valises à ancêtres…

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Épisode guide de Les Shadoks Saison 3

Episode 52 - Épisode 52
First Aired: January. 01,1972

Un matin, c’était le 28 juillet mille neuf cent quarante treize, je me souviens, les shadoks et les gibis décidèrent qu’ils en avaient assez. Ça tombait bien vu que ce matin-là justement, la fin de l’histoire était venue. La fin de l’histoire était venue et ça leur faisait quand même pas mal de mal de savoir qu’ils allaient mourir. Mais ils s’en fichaient quand même pas mal faut dire vu que depuis le temps ils avaient mourus tellement de fois les uns les autres que cette fois-là aussi, c’était sûr, ils s’en remettraient. Mais avant de se séparer, ils décidèrent qu’ils feraient un film. Ils embauchèrent et payèrent à prix d’or une feuille de papier, 2 crayons de couleur et 3 bouteilles d’encre, 4 directeurs de télévision, 6000 dessinateurs, scénaristes et écrivaciers, plus 698 millions de différents objets non encore identifiés. Ça commençait comme ça… C’était il y a très, très, très longtemps… ou pas tellement. En ce temps-là, il y avait le ciel… Mais était-ce le ciel… À droite du ciel il y avait la planète shadok. Elle était complètement plate et elle penchait soit d'un côté, soit de l'autre. À gauche du ciel… mais était-ce vraiment le ciel… il y avait la planète gibi. Elle n'avait pas de forme spéciale, où plutôt… elle changeait de forme... Sur la planète gibi, il y avait des gibis de deux sortes : des gibis avec des pieds en bas qui vivaient au-dessus de la planète et des gibis avec des pieds en haut qui vivaient de l'autre côté et qui servaient à soutenir la planète par en dessous… Sur la planète shadok, il y avait des animaux qu’on appelait les shadoks. Voici un shadok vu de près… En voici un autre… Quand il y avait trop de shadoks d'un côté, la planète penchait, les shadoks glissaient, il y en avait qui tombaient… c'était très gênant… surtout pour les shadoks. Les shadoks et les gibis en eurent donc assez au bout d'un certain temps de vivre sur des planètes qui ne marchaient pas bien, alors il décidèrent, les uns et les autres, d'aller sur la Terre, qu’était au Nord du ciel et qu’avait l'air de mieux marcher… Mais était-ce la Terre ? Mais était-ce le Nord ?

Episode 51 - Épisode 51
First Aired: January. 01,1972

Eh bien oui, la civilisation gibie tombait en déconfiture. Les gibis se déconfituraient. Plus de confitures… plus de suaves musiques… Terrassés par la coli-imbécillose, les gibis couraient comme des rats empoisonnés. Sous la conduite du grand gendarme cagibi, ils dansaient un menuet guerrier, un menuet de choc, un menuet shadok pour tout dire… Tout ça en faisait crever pas mal et s’ils devaient continuer à ce jeu-là, il allait falloir qu’ils se reproduisent… Or, les gibis malheureusement, n’avaient jamais réfléchi à la question. Le professeur Gibiko dit qu’il fallait pondre des œufs. Mais comme les gibis avaient de bien trop petites pattes, ces œufs-là, on ne pouvait pas les couver. Ça donnait d’affreuses choses lamentables qu’on ose à peine vous montrer et que nous verrons dans une autre émission. Alors, les gibis décidèrent qu’ils pondraient des œufs plats. D’un côté c’était pratique on les couvait facilement et même on pouvait faire couver un œuf par un autre, mais d’un autre côté, c’était pas si astucieux que ça parce que le gibi qui sortait, obligatoirement, il était plat. Et ce gibi plat, à son tour, pondait un œuf plat, mais alors beaucoup plus plat, cela va de soi. La fois d’après, l’œuf était encore plus extra-plat, etc, etc… de sorte qu’à la 2ème ou 3ème génération, la famille gibie, voilà ce qu’il en restait… une ridicule pelure d’oignon. Et c’était pas tout, un œuf donnait soit un gibi de face, soit un gibi de profil mais jamais les deux à la fois… Alors, les malheureuses bêtes erraient pour retrouver qui sa face, qui son profil, et essayer de faire un gibi complet mais ils n’y arrivaient jamais vous pensez. Sans compter que ces moitiés de gibis, la moitié du temps, on les voyait pas. C’était pas pratique pour faire de la télévision. Et si ça continuait comme ça, on pourrait pas renouveler leur contrat. Les jours des gibis étaient comptés, j’en ai bien peur, chers téléspectateurs.

Episode 50 - Épisode 50
First Aired: January. 01,1972

Chez les gibis, c’était la panique. Des miasmes divers leur tombaient des étoiles en général mais de la planète shadok en plus particulier. Et ça encrassait les pompes à COSMOGOL. Ces dociles machines étaient conçues pour extraire les plus exquises substances des vacuités les plus vides, mais dès qu’alimentées d’anti-vide, elles produisaient des anti-substances excessivement inexquises. Les musiques devenaient fuligineuses et substantielles, les nourritures devenaient enzymeuses et calorifèreuses, pour ne pas dire tout bonnement goudronneuses. Mais c’était pas de la faute aux moulins, tout ce qu’ils moulaient, les moulins gibis aujourd’hui, c’était du miasme de shadoks, du détritus de shadoks, du délétère de ces machins qui polluent à hue et à dia. C’était composé à 90% de gégènes et à 198% de colibacilles qui leur foutaient des maladies incurables comme la colibacillose du pied, la colibacillose du foie, et surtout la colibacillose de la tête plus connue maintenant sous le nom de la coli-imbécillose tout court. Pour en protéger les générations futures, disons que la coli-imbécillose s’attaque de préférence aux cervelles, tant d’animaux évolués comme la pince à linge et le marteau, ou tout autre objet raisonnable doué d’une âme et d’un corps. Ça les incite à croire qu’ils peuvent penser… Il se met à s’agiter, dans des directions diverses et imaginaires comme le haut et le bas, la droite, la gauche, et le milieu, sans savoir précisément où est le bas, le haut et le milieu. Terrassés par la coli-imbécillose, les gibis s’aperçurent tout d’un coup qu’ils étaient les plus intelligents du monde et qu’ils étaient les Dieux. Et la minute d’après, ils devinrent totalement cons et irrécupérables. Or malheureusement, ils ne s’en aperçurent pas… C’est des choses qu’arrivent à tout le monde.

Episode 49 - Épisode 49
First Aired: January. 01,1972

À force de casser, des recoller, de recasser et de redécasser, la planète shadok fatalement se détrouait, se minait, s’exsanguait, s’exmatériait, etc, etc… En un mot comme en cent, elle tombait en morceaux… Mais les morceaux étaient aussitôt aspirés par les pompes à COSMOGOL gibi. Les shadoks, ça les amusait énormément de voir leurs cochonneries aspirées, et ils recassaient, et il recassaient et plus ils cassaient, plus les pompes à COSMOGOL n’arrêtaient pas d’aspirer… C’était très rigolo parce que ces pompes-là, qui, en temps normal, étaient dressées pour fabriquer du COSMOGOL à partir de rien, je vous laisse à imaginer ce qu’elles fabriquaient quand on les nourrissait de cochonneries substantielles. Ça faisait de la cochonnerie à la puissance 4. Le satellite gibi en était complètement submergé et pour la 1ère fois, les gibis craignirent… À la fin les shadoks se donnaient même plus la peine de casser, ils balançaient directement par-dessus bord fourneaux, casseroles, écumoires et tout le toutim, la mathématique, la physique, l’histoire et la géographie, plus quelques shadoks aussi par la même occasion. Ils s’aperçurent qu’ils pouvaient parfaitement vivre sans tout ça… Certes, la planète était très amincie mais pour la 1ère fois les shadoks furent contents. Mais chez les gibis, c’était pas pareil. Certains déjà laissaient à paraître des symptômes inquiétants : certains voyaient leurs pattes s’allonger, d’autres allongeaient de partout sauf des pattes, d’autres enfin allongeaient du chapeau, tristes occurrences… Déjà, ils ne se reconnaissaient plus. Les longues pattes partaient en guerre contre les longs chapeaux, et je dois dire que beaucoup y trouvaient un certain plaisir. Fini le menuet, finies les gourmandises, finie la civilisation gibie… C’était triste… Espérons que d’ici demain, ça s’arrangera…

Episode 48 - Épisode 48
First Aired: January. 01,1972

En dehors de leurs heures de sommeil et de leurs heures de loisirs obligatoires, les shadoks labeuraient. Ils labeuraient dans les mines de sauces tomate pour piocher de la sauce tomate, ils labeuraient dans les gisements de nouilles pour faire de la nouille concrète. Et, pour faire cuire tout ça, ils labeuraient après, comme des brutes, dans des mines à eau. Je ne parlerai que pour mémoire des pauvres enfants shadoks qu’on envoyait miner dans les mines de sel et de poivre pour saler et poivrer les nouilles à papa. Je ne parlerai pas non plus des malheureux qui labeuraient dans les mines à allumettes qui servaient à allumer les cuisinières à gaz à maman. Tout cela serait vraiment trop triste et l’histoire shadok est quand même une histoire drôle, n’est-il pas vrai ? C’était triste certes mais ça faisait des trous. Notre problème ici n’est pas de savoir si c’était triste parce qu’il y avait des trous ou s’il y avait des trous parce que c’était triste, on a autre chose à faire. Sachez seulement que quand le shadok avait mangé ses nouilles, il allait tout de suite casser des cailloux où il se donnait ensuite beaucoup de mal pour les recoller en forme de fer à repasser ou de casserole à cuire les nouilles. On les recollait aussi sous forme d’hyper-casseuse qui recassait les marteaux, les casseroles, les passoires, les bouteilles et 5 ou 6 shadoks aussi, par la même occasion. Mais ça, c’est pas notre problème. Les recolleuses recollaient tout ça en forme de vélo, de trottinette, d’automobile ou d’aéronef. Les shadoks volontaires partaient aussitôt sur les routes… Tout était réduit en menus morceaux y compris, naturellement, les shadoks… C’était triste, mais c’est pas notre problème. Les plus gros détritus étaient réutilisés sur place pour prolonger la route vers un avenir meilleur. Mais de fil en aiguille, vous comprendrez quand même que la planète shadok tombait en quenouille et allait mourir… C’était triste, certes, mais c’était pas notre problème…

Episode 47 - Épisode 47
First Aired: January. 01,1972

Les shadoks partaient en vacances de travail dans des colonies de travail et ils s’amusaient à casser des cailloux. La caillouterie shadok était organisée de la façon suivante. Une 1ère équipe de shadok cassait les cailloux en morceaux excessivement fins et menus. C’est ce qu’on appelait le cassage. Les cailloux cassés, une 2ème équipe mélangeait les morceaux bien intimement à la pompe mélangeuse, c’était le mélangeage. Ils étaient transportés à dos de shadoks dans des contrées les plus lointaines possibles. Là, d’autres équipes de vacanciers triaient les bouts de cailloux pour refaire les cailloux complets. Naturellement, tous les morceaux de cailloux n’étaient jamais au même endroit. Les coursiers, allaient de-ci de-là pour retrouver les morceaux qu’il fallait. Ces morceaux étaient ensuite soigneusement recollés. C’est ce qu’on appelait le recollage. Des équipes de vérifieurs vérifiaient qu’il n’y avait pas de morceaux qui manquaient. Les cailloux, une fois refaits, on les transportait à dos de shadoks toujours, dans des mines à cailloux. D’autres équipes venaient et recassaient les cailloux en morceaux excessivement fins et menus, c’est ce qu’on appelait le recassage, et le processus recommençait. Avec ce système, les shadoks passaient des vacances de travail excessivement dures et pénibles et ça les ravissait. Par la suite, comme il n’y avait pas assez de cailloux pour faire plaisir à tout le monde, on cassait des horloges, des autos ou des bicyclettes. Dans de grands cassoirs à bicyclettes, les shadoks cassaient des bicyclettes en fins et menus morceaux. Ces morceaux étaient mis en paquets et pressés pour faire des briques à bicyclette. Celles-ci, transportées en automobile dans des bicycletteries, étaient débriquées et démêlées au peigne à bicyclette pour retrouver les morceaux. Et, avec tout ça, on refabriquait des vélos. Ceux-ci étaient transportés à dos de shadoks dans d’autres cassoirs et on les recassait, et le processus recommençait. Et les vacances finies, les shadoks, la mort dans l’âme, retournaient à leurs loisirs.

Episode 46 - Épisode 46
First Aired: January. 01,1972

Les gibis, ça leur faisait de la peine de voir les shadoks peiner comme des brutes pour essayer de s’amuser. Les gibis, ce n’était pas de mauvais bougres au fond, seulement ils croyaient que la seule façon de s’amuser, c’était de danser le menuet. Alors, ils envoyèrent chez les shadoks une mission culturelle interstellaire composée des meilleurs ambassadeurs menuettistes gibis. Les shadoks furent très impressionnés. Et un ministre du menuet est aussitôt nommé. Les shadoks sortent leurs instruments. Il y avait l’ophicléide à ressort, la flûte de pan, le piano à percussion centrale, la bombarde d’harmonie et la bombarde à retardement… Venaient ensuite les cors : le cor de chasse, le cor de pêche, la corne de brume et la corne jet d’eau. Vous conviendrez que c’était déjà pas des instruments excessivement dansants… Mais en plus de ça, il faut savoir que la musique shadok était tout à fait spéciale. Il y avait 4 notes qui, d’ailleurs, avaient le même nom : GA. On avait le GA dur, le GA mol, le GA bémol, qu’était un peu moins dur, enfin, il y avait le GA ZO mais c’était une note qu’on n’entendait pas. On s’en servait pour jouer de la musique pendant les minutes de silence. La musique shadok se jouait en 378 « raounds » ou rounds. Chaque round, ou « raound », comprenait 984 temps, qui tous d’ailleurs, étaient des temps forts. C’était très pénible… En voyant ça, les menuettistes gibis furent positivement effrayés et repartirent dare-dare et assez mal-en-point il faut dire… Quant aux shadoks, au bout du 225ème « raound », ou round, du menuet, il n’en restait plus un seul de valide. Les shadoks pensèrent que décidément, toutes ces danses modernes, c’était plus de leur âge. Ils décidèrent qu’ils continueraient à s’amuser comme ils en avaient l’habitude et partir en vacances de travail pour se reposer !

Episode 45 - Épisode 45
First Aired: January. 01,1972

Les gibis étaient parvenus à un degré de civilisation tel qu’ils pouvaient passer une journée entière pratiquement sans rien faire. Non seulement une journée mais plusieurs journées de suite pour ne pas dire des années. De temps en temps quand même ils travaillaient, le travail gibi consistant essentiellement à danser le menuet, c’est-à-dire à pas faire grand-chose. De sorte que, non seulement ils ne faisaient rien quand ils ne travaillaient pas mais ils ne faisaient rien non plus quand ils travaillaient, ce qui n’est pas à la portée du 1er venu, vous avouerez… Mais les shadoks, les pauvres, n’en étaient pas encore là. Huit heures de loisirs par jour, ça les fatiguait énormément. Les usines à shadoks devaient être soigneusement gardées sans ça les shadoks s’échappaient et allaient casser des cailloux ou planter des clous dans les coins. Et après une dure journée de loisirs, le shadok rentrait chez lui travailler à casser des cailloux ou à planter des clous dans les coins. D’ailleurs, pour faire durer le plaisir, les clous shadoks étaient munis de ressort pour pas s’enfoncer trop vite. Malgré cela, une bonne partie de la planète shadok était complètement recouverte de clous, de sorte qu’il fallait enfoncer les clous dans les clous… Et quand il n’avait plus de place, le shadok enfonçait des clous dans le marteau. Pour les cailloux, le shadok n’avait le droit qu’à un petit caillou à casser par jour, et deux dans les jours de fête. Comme ça leur suffisait pas, ils n’avaient qu’à en voler la nuit… Chaque caillou devait être soigneusement gardé par un garde-caillou mais ça servait à rien parce que les shadoks creusaient des trous pour aller casser, les cailloux, par en dessous… Déjà, il n’y avait plus un seul caillou de présentable. Si ça continuait, il n’y aurait bientôt plus de planète du tout et plus de shadoks évidemment. Les gibis virent qu’il était temps de leur apprendre un travail beaucoup moins cassant… comme le menuet, par exemple…

Episode 44 - Épisode 44
First Aired: January. 01,1972

Les gibis, de leur satellite, voyaient que les shadoks passaient leur temps à pomper. C’était pas avec des machins comme ça qu’on pouvait bâtir une civilisation. « Shadoks mes frères ! » disait le moulin, « Ne vous fatiguez plus à pomper, réjouissez-vous ! Aujourd’hui commence pour vous la civilisation des loisirs ! ». Un ministre des loisirs est nommé. Des cours de formation loisique accélérée sont organisés. Je loisis, tu loisis, il ou elle loisit, nous loisissons… La journée de loisirs commençait dès 8h du matin. On loisissait pendant toute la matinée. Vers midi, on prenait un sandwich aux vitamines loisiques et on reloisissait jusque vers 6h, 6h et demi. Après on prenait des cours du soir de loisirs pour se perfectionner. La nuit, on récupérait. Naturellement, il y avait de mauvais loisisseurs qui trichaient. Dès que le chef de loisirs avait le dos tourné, ils se mettaient à pomper comme des dératés. Ceux-là étaient condamnés aux loisirs forcés à perpétuité. Ceux qui étaient diplômés de l’école des hautes études loisistiques avaient droit à des cabines de loisirs individuelles munies de tous les perfectionnements. Les autres, les malheureux, étaient obligés de loisir à la chaîne, ce qui était excessivement pénible. Par la suite quand même, dans un but humanitaire, la journée de loisirs fut réduite à 8 heures. Ce n’est que beaucoup plus tard que fut instituée la semaine de loisirs de 40 heures avec weekend de travail, avec bien sûr un mois de travail payé par an, sans compter les ponts et les jours pompés, notamment le jour de la fête des loisirs ou exceptionnellement, on loisissait pas. Ainsi, les shadoks, petit à petit, perdirent l’habitude de pomper. Les trop longues vacances de travail à la fin, ça les ennuyait, et ils étaient bien contents, souvent, de retourner à leur bureau et leurs usines à loisirs. Et les gibis, dans leur satellite, se réjouissaient. Les shadoks commençaient à se civiliser. Bientôt, ils pourraient leur apprendre… le menuet.

Episode 43 - Épisode 43
First Aired: January. 01,1972

Les gibis avaient installé un satellite d’arrosage civilisatoire et culturel à grande puissance. C’était une espèce de grand moulin qui faisait pleuvoir sur les enfants de shadoks des pensées nouvelles de joie et de progrès, de civilisation et de bonheur, en un mot d’avenir meilleur. Ainsi, tous les matins, les shadoks recevaient sur leur évier la fine fleur des principes civilisatifs gibis. « Shadoks, mes frères… » disait le moulin, « Aimez-vous les uns les autres ! Ne vous battez-plus ! Ne vous mordez plus ! Ça risque de vous esquinter les dents ! Pour vous mordre sans vous faire de mal, lavez-vous les dents avec le dentifrice dédentant gibi ! Le soir vous avez des dents, le lendemain, vous n’en avez plus ! » Alors, pour ne pas se faire de mal les uns les autres, les shadoks se lavaient soigneusement les dents au dédentifrice gibi. « Shadoks, mes frères… » disait encore le moulin, « Votre planète est polluée, votre air est pollué, si ça continue, vous mourrez ! » En vérité, c’était pas tellement l’atmosphère qui polluait les shadoks, c’était plutôt les shadoks qui polluaient l’atmosphère… Alors ils décidèrent d’arrêter de respirer bêtement à tort et à travers pour ne pas polluer leur air. Le shadok n’avait le droit de respirer qu’une fois par jour, et pas n’importe où. Ensuite, pour se dépolluer de l’extérieur, les shadoks inventèrent la douche et le bain de pied. Naturellement, ils n’étaient pas habitués, l’eau leur faisait un mal de chien, quelquefois même ça leur perçait des trous dans le dos, ou bien, la patte fondait et le shadok ne retrouvait plus son pied. Pour s’entraîner à la propreté, les shadoks avaient des douches spéciales qui ne donnaient qu’une goutte à la fois, c’est ce qu’on a appelé depuis « les douches écossaises ». Quand ils furent bien habitués alors les shadoks furent pris d’une frénésie de propreté. Y avait des vélos baignoires, y avait aussi des autobus à bain de pieds ; aux arrêts, on plantait des arbres arrosoirs. Et les parapluies devaient être obligatoirement équipés de douches individuelles ou collectives. On ne peut pas dire que la civilisation shadok avançait à grands pas mais tout ça, les gibis, ça les amusait bien…

Episode 42 - Épisode 42
First Aired: January. 01,1972

Quand les gibis débarquaient sur une planète, ils commençaient par planter des villes. Les gibis avaient des moulins qui fabriquaient des graines d’architecture. On les plantait et aussitôt, il y avait une ville qui poussait. Quand venait l’été, la ville fleurissait. Ça faisait de nouvelles graines qui se replantaient et la ville grandissait. Elle s’usait d’un côté mais repoussait de l’autre. Pour faire joli, les gibis plantaient, ça et là, quelques graines de monuments historiques. Enfin, ils plantaient des moulins à musique. Et quand tout était installé, ils apprenaient aux habitants à danser le menuet. C’est ainsi qu’ils avaient civilisé la planète à poissons. Sur la planète à dinosaures, les dinosaures dansaient le menuet. Les minécantropes eux aussi dansaient le menuet. Et sur la planète à vélo, les vélovéloks dansaient le menuet à longueur de journée. Et l’univers entier résonnait aux exquises harmonies et aux accords les plus parfaits de la civilisation gibie. Il n’y avait qu’un coin du cosmos qui raisonnait mal. Y avait encore quelque part une planète qui grinçait. Cette planète-là, vous l’avez deviné, c’était la planète des enfants de shadoks. Elle était là, complètement difforme, complètement ratée, elle était là, polluant l’espace de ses cris discordants, de son pompage et de sa bêtise. Elle était là, comme une injure à la belle ordonnance cosmique gibie. Il fallait s’en occuper... Mais les gibis pourraient-ils apprendre le menuet à des bestioles qui n’avaient jamais rien su faire d’autre que pomper ?

Episode 41 - Épisode 41
First Aired: January. 01,1972

Les gibis sillonnaient l’espace dans les chapeaux interstellaires. Les chapeaux étaient munis d’un réacteur chapeau et le réacteur fonctionnait avec un combustible chapeau, ce qu’on appelle maintenant le COSMOGOL 999. Les gibis extraient leur COSMOGOL de l’atmosphère. Sur certaines planètes, l’atmosphère, en ce temps-là, était solide. Sur d’autres, elle était liquide. Sur d’autres encore, l’atmosphère était nettement plus atmosphérique et nécessitait des appareillages plus compliqués. Et quand il n’y avait pas d’atmosphère dans les parages, eh bien les gibis extrayaient leur COSMOGOL de rien du tout… Et comme l’espace, en ce temps-là, était infini et composé en moyenne de 100% de rien du tout, les réserves de COSMOGOL étaient immenses… A bord des chapeaux, les gibis avaient installé des moulins à COSMOGOL. Il y avait des moulins qui transformaient le COSMOGOL pur en nourriture ou en exquise gourmandise. D’autres moulins fabriquaient des graines de culture. On les plantait dans des pots de fleur et ça donnait les œuvres d’art les plus rares. Il y avait enfin des moulins à musique qui donnaient de la musique sonore. Ils donnaient aussi de la musique muette… et de la musique lumière. C’est dire qu’avec tous leurs moulins, les gibis n’avaient quasiment rien à faire de la journée. C’est d’ailleurs pour cela qu’on ne vous en a pas encore parlé, franchement je verrai pas l’intérêt de vous montrer des gibis entrain de manger, de se dire bonjour ou de danser le menuet… Les gibis passaient donc leur temps à perfectionner leur civilisation et leur culture. Ils organisaient des colloques et des symposiums pour se dire bonjour et cultiver les bonnes manières mais le plus souvent, ils dansaient le menuet ce qui, chez eux, étaient la marque du plus extrême raffinement. Et ils allaient ainsi, de planète en planète, répandre les bienfaits de la civilisation gibie.

Episode 40 - Épisode 40
First Aired: January. 01,1972

Tous les jours, dès que l’amiral avait terminé ses observations météorologiques, les chapeaux cosmiques attaquaient… « Sauvez-vous ! Sauvez-vous ! Les shanoks attaquent ! » Les autres voyaient rien mais restaient terrés. A la fin quand même, les shadoks pensèrent : comme il n’y a que l’amiral qui voit les chapeaux, supprimons l’amiral et on sera sauvé ! C’était puissamment raisonné… Et avec toute la pompe due à son rang, l’amiral shadok fut rendu à sa valise à ancêtre… Et c’est là que les chapeaux cosmiques apparurent… Et il en sortait, il en sortait… d’effroyables créatures, des bêtes indicibles qu’ils leur semblaient bien avoir vues quelque part… C’était… Oui ! C’était des gibis… Les gibis les avaient retrouvés… Les shadoks et leur planète toute neuve allaient périr. Les gibis autrefois étaient des animaux très gentils avec un petit chapeau sur la tête pour pouvoir se dire bonjour… Ah, comme c’est loin tout ça… Les gibis, depuis le temps, grâce à leurs chapeaux volants, étaient devenus les maîtres de tout l’espace. Chaque nouvelle planète qu’ils voyaient, ils s’arrêtaient pour la nettoyer et la dépolluer. Les gibis, c’était comme qui dirait, des dépolluants universels. Et la planète shadok, ce machin ridicule, ils pouvaient franchement pas laisser ça dans le ciel. Les shadoks, ils allaient les dépolluer, les astiquer, les récurer de l’intérieur, de l’extérieur, en un mot, ils allaient les GIBISER… Et les shadoks connurent une ère nouvelle, celle de la propreté du corps et de l’esprit, celle de la civilisation gibie.

Episode 39 - Épisode 39
First Aired: January. 01,1972

Les écumoires volantes, les bateaux et les chapeaux cosmiques ça fait depuis 8 jours qu’on est entrain de vous en parler… Ça risque de vous embêter alors, pour changer, je vais vous parler de tuyaux. Chez les enfants de shadoks, les denrées alimentaires de base comme le yaourt ou la sauce tomate étaient enterrés à des profondeurs considérables. Pour trouver le moindre gisement de chaussures gauches par exemple, il fallait creuser de très profonds puits. Et le puits creusé, on n’était même pas sûr de tomber sur une chaussure qui vous allait. Sans compter que les mines de nouilles qui servaient évidemment de lacets de souliers, étaient situées dans des contrées excessivement exotiques. On était obligé de les faire venir par pipe-line à nouilles ou à lacets, comme vous voulez. Certes, on aurait pu fabriquer des lacets à l’extrait de yaourt minier mais c’était beaucoup moins solide que les nouilles et c’était même moins bon à manger que les lacets de souliers. C’est pourquoi, les pauvres shadoks, plutôt que de se fatiguer à creuser des mines, préféraient marcher nu-pied. Mais avec le devin plombier, tout ça allait changer. Il avait un truc pour détecter les mines de chaussures droites, un autre pour les mines de chaussures gauches. Cela fait, il plantait des tuyaux… de sorte que les shadoks, au matin, trouvaient sur leur évier, un robinet à lacets, un robinet à chaussures droites d’un côté et, de l’autre, un robinet à chaussures gauches. Les plus embêtés, c’était ceux qui avaient trois pieds. Comme le devin plombier était atteint de tuyautologie sénile, il ne se passait pas de nuits qu’il n’ait tuyauté quelques nouvelles denrées de première nécessité. Et au matin, le shadok trouvait 4 nouveaux robinets : sauce tomate droite, sauce tomate gauche, yaourts froids, yaourts chauds. Les plus fortunés avaient des vide-ordures pour jeter le yaourt ou les chaussures avant qu’elles soient usées. Les pauvres n’avaient pas de vide-ordures et devaient user leurs chaussures jusqu’au bout et quelquefois les manger pour s’en débarrasser. Certains futés faisaient couler les robinets directement dans le vide-ordures mais ça, évidemment, c’était interdit. Le devin plombier, dans les mines à ordures, surveillait qu’il ne leur tombait pas de trucs inconsommés, sans ça, ça aurait été la vraie gabegie, vous pensez. Mais, ha, le moment est venu de vous parler des terribles chapeaux non identifiés…

Episode 38 - Épisode 38
First Aired: January. 01,1972

Chez les shadoks, les attaques des chapeaux cosmiques non identifiés, rassurez-vous, ça continuait… Mais l’auteur de votre feuilleton préféré ne m’a pas encore dit comment cette sinistre histoire allait se terminer alors je vais vous parler d’autre chose… Les shadoks, pour voyager, souvent, utilisaient l’écumoire aérienne. Certes, y avait toujours des accidents. Mais l’ordinateur avait calculé qu’en moyenne 218 il y en avait, d’accidents par an. C’est du langage ordinateur, excusez-moi… Alors, les shadoks voyageurs, très astucieusement, attendaient qu’on ait eu 218 accidents d’écumoires, avant de monter dedans. A cet effet, on organisait, tous les 1er de l’an, un grand meeting d’accidents d’aéro-écumoires pour faire in situ les 218 accidents prévus. On en cassait même 5 ou 6 de plus pour faire bonne mesure, et on était tranquille pour le restant de l’année… Malheureusement, les shadoks, quand ils partaient, ne savaient jamais où ils voulaient aller… Quand ils prenaient le train, y avait pas de problème, c’était programmé et qu’ils veulent ou qu’ils veulent pas, les shadoks se retrouvaient à l’autre bout de la voie… Mais un avion, c’était pas pareil… Les shadoks, d’abord, faisaient la course à pied. Y avait des pistes spéciales prévues à cet effet, des trottoirs basculants, des escaliers glissants et des portes d’entrée cybernétiques à sortie automatique. Y avait même des rombiers qui auscultaient vos pattes et vos papiers. Ils se les repassaient à un voisin, lequel les envoyait pour confirmation à sa petite cousine qu’était coiffeuse du ministère des pattes et des pelures d’oignons. Et si vous n’étiez pas parti entretemps, votre patte vous revenait, dûment munie des sacrements de l’Eglise, mais assortie de l’obligation d’acheter, toute affaire cessante, trois demi-douzaines de gauloises en spirale et au manioc sous prétexte qu’elles sont bien moins chères qu’à New York mais je m’égare… Ces tests étant passés, on affichait sur un grand tableau le nom des shadoks qu’avaient le droit de prendre l’avion. Une fois l’avion décollé, fallait savoir où on allait… Là, ça se jouait en trois manches au poker. Celui qui pouvait sortir de sa valise un bazooka, un char lance-missiles ou un cuirassé tout équipé incontestablement avait gagné. Mais je parle, je parle, et tout ça fait pas avancer notre histoire de chapeaux cosmiques non identifiés. On en parlera demain, c’est certain…

Episode 37 - Épisode 37
First Aired: January. 01,1972

Pour aller à la chasse aux chapeaux non identifiés, l’amiral shadok disposait d’entonnoirs, d’écumoires volantes, et de fers à repasser d’aéronavale. Les fers à repasser normalement étaient munis de crochets pour s’agripper le moment venu aux écumoires navales qui passaient… Les écumoires à leur tour étaient munies d’ancre de marine pour s’accrocher à la terre quand elles voulaient bien. Remarquez, entre parenthèses, que pour des shadoks qui avaient choisi de vivre leur vie en mer, c’était pas très logique de prendre pour emblème l’ancre de marine… instrument qui sert uniquement à s’accrocher à la terre… et encore, pas toujours, mais ça, c’est une autre histoire… Les fers à repasser et les marins pilotes, eux, pour voler, étaient bourrés de kérosène tranquillisant. Ce n’est que beaucoup plus tard que, les uns et les autres, furent munis de roulettes, d’ailes et d’hélices… mais ça, uniquement pour faire joli… D’ailleurs vous remarquerez que plus ça va, moins les avions ont besoin d’ailes ou d’hélices pour voler mais plus, par contre, ils se bourrent de kérosène tranquillisant… ce qui prouve une fois de plus que les shadoks avaient tout inventé mais ça, c’est encore une autre histoire… Le fer à repasser d’aéronavale était un moyen de transport beaucoup plus sûr et fiable, remarquez, que la plupart des bateaux… De mémoire de shadok, en effet, on n’avait jamais vu de fer à repasser rester indéfiniment en l’air… Par contre, il était très courant de voir des bateaux rester éternellement en mer et même quelquefois plus longtemps et plus bas… De sorte que les fers à repasser, bien souvent, ne trouvaient plus leurs écumoires pour se récupérer… C’est pourquoi des fers à repasser devaient avoir obligatoirement à bord des écumoires de sauvetage… Sur terre, c’était pas tout à fait pareil. Certes, les écumoires volantes terrestres avaient à bord les chewing-gums au champagne et au homard, les parachutes en papier et autres pochettes surprises normalement dévolus à chaque passager… mais elles avaient en plus des canots de sauvetage qui se gonflaient automatiquement en forme de terrain d’aviation. Naturellement, il y avait toujours des passagers futés qui emportaient dans leurs valises des terrains d’atterrissage secrets et détournés mais je parle, je parle, et tout ça fait pas avancer cette triste histoire de chapeaux non identifiés qui nous préoccupent tous. Mais on en parlera demain, c’est promis…

Episode 36 - Épisode 36
First Aired: January. 01,1972

Pour attaquer dans le ciel les terribles chapeaux cosmiques, l’amiral shadok, lui, n’avait que son écumoire… Malheureusement, ce n’était pas un ustensile très opérationnel à la chose… Il fallait inventer l’écumoire volante… Les écumoires, comme tous les ustensiles aéronautiques d’ailleurs, dès qu’on les laisse en l’air, livrées à eux-mêmes, manifestent des syndromes psychomatiques dépressifs et morbides… Et ça les incite, les malheureux, à retourner en bas dans les délais les plus rapides. Et même, quand d’aventure, leur bas se retrouve en haut, eh bien, ils tombent quand même… mais vers le haut… de sorte que pour faire voler une écumoire, disait l’amiral, toute l’astuce consiste à lui mettre son bas au dessus de son haut, ou tout au moins à lui faire croire ça… Alors… à cet effet, l’amiral avait mis au point un carburant spécial à base de kérosène tranquillisant et autres additifs antidépressifs et hallucinatoires… On injectait ça à dose massive dans l’écumoire et alors ça lui faisait voir des terrains d’atterrissage passer dans le ciel… Et, toute affaire cessante, elle montait au ciel pour atterrir… Naturellement, dès qu’il n’y avait plus de tranquillisant dans les réservoirs, l’écumoire revoyait la terre du bon côté et dare-dare, elle ratterrissait… L’amiral, avec ce système, pouvait aussi bien faire voler des vélos, à condition qu’ils aient été préalablement gonflés au kérosène. Pour plus de sécurité, il était quand même recommandé d’injecter aussi pas mal de carburant tranquillisant dans l’amiral lui-même, de sorte qu’en cas de défaillance de la machine, c’est l’amiral qui faisait le vélo. Tout cela était contraire au principe maritime shadok de base qui disait : « La machine, c’est pas un vélo ». Par ce truchement, il avait aussi à faire voler des cafetières, des entonnoirs ou des fers à repasser… Vous allez dire qu’il aurait été aussi simple de faire voler directement l’amiral ou ses matelots mais là, franchement, je verrai pas l’intérêt de faire voler un amiral sans son vélo ou sans fer à repasser… cafetière, entonnoir, épingle à linge ou écumoire… Avec son tranquillisant, l’amiral arrivait même à faire voler des avions… c’est vous dire… Mais je parle, je parle, d’écumoire, de vélo volant, de tranquillisant, et c’est pas ça qui fait avancer notre histoire de chapeaux non identifiés, mais on en parlera demain, c’est promis…

Episode 35 - Épisode 35
First Aired: January. 01,1972

Tous les jours sur le coup de midi, midi et demi, l’amiral shadok voyait poindre, du fond du ciel, des chapeaux… Les chapeaux, non identifiés, et probablement cosmiques… En résumé, des shanoks… A tous les shadoks, à tous les shadoks, voici le portrait robot d’un chapeau non identifié et probablement cosmique… Tout shadok qui en trouvera un, primo, n’aura pas de récompense, deuxièmement, est instamment prié de ne pas nous le rapporter et de le garder chez lui, vu que c’est extrêmement dangereux… Les autres voyaient rien mais ils se mussaient dare-dare dans les abris anti-chapeaux… Et tous les jours, après les observations météorologiques de l’amiral, les shanoks rattaquaient… « Sauvez-vous ! sauvez-vous ! » criait l’amiral… « Les shanoks attaquent ! » Les shanoks, on ne les voyait pas mais au petit matin, sur la terre encore molle, il y avait des empreintes terribles, qui, aux dires des experts en podologie, n’étaient autres que des pieds de chapeau… Et à midi, toujours, les shanoks attaquaient l’amiral… Puisqu’il ne pouvait pas en venir à bout sur les mers, eh bien il allait les attaquer dans les airs… avec son écumoire… !

Episode 34 - Épisode 34
First Aired: January. 01,1972

Tous les matins l’amiral shadok mettait sa flotte à l’eau. Il partait écumer les mers avec son cuirassé l’écumoire. Il était le seul maître à bord après le Dieu shadok, bien sûr. Mais comme le Dieu shadok était toujours parti au ministère et que de toute façon, il aurait rien fichu de propre, c’était l’amiral qui se tapait tout le boulot. Un tiers du temps il était quartier maître de passoire et il écopait… Le 2ème tiers, il était lieutenant de passoire… Le 3ème tiers, il était amiral et récupérait en préparant l’école de guerre… Le reste du temps, il s’occupait de météorologie. Il effectuait ses prévisions météorologiques à l’aide d’appareils spéciaux, plus connus maintenant sous le nom de bouteille… Si vers 9h du matin, le whisky prenait un goût de tomate assez prononcé, et si, en même temps, les moutons remontaient d’amont, c’était qu’on aura l’orage dans la soirée ou du vent dans le muscadet… car comme disait le proverbe : « En bouteille comme en hiver, le vent d’amont se lève et se couche avec les moutons »… Si, vers les 10h, les moutons étaient pas couchés, que le vent d’amont se mettait dans le beaujolais et que le muscadet prenait un goût d’hypocrisie, c’était signe que l’eau tomberait en pluie… sauf si entretemps naturellement, la vodka au mouron, prenait un arrière-goût de mouton. Il aurait pu continuer ses travaux scientifiques tout le reste de la journée, pour le plus grand bien de la technique météorologique, malheureusement, sur le coup de midi… malheureusement, sur le coup de midi, midi et demi, l’amiral shadok voyait poindre, du fond du ciel, des objets… C’était pas des cirrus, c’était pas des fracto cumulus ou des nimbus, c’était pas des moutons, c’était pas du vent d’amont, c’était… c’était des chapeaux ! Des chapeaux indicibles, obscurcissant l’azur de leurs cris néfitiques. L’air en est infesté, les flots tremblent et reculent. Epouvanté, l’amiral et les couardes bleues font face. Mais les terribles missiles écumoires n’étaient d’aucun effet. Il fallait se rendre à l’évidence, c’était les chapeaux d’un autre monde…

Episode 33 - Épisode 33
First Aired: January. 01,1972

Chez les shadoks, il y avait une mer qu’on appelait la Manche, en anglais : le canal. Pour aller rendre visite à leurs cousins d’en face, les shadoks utilisaient des ferrys-boîtes, dont la principale qualité malheureusement était… d’être excessivement submersible. De sorte que les voisins d’en face c’était plutôt au fond qu’on avait le plus de chance de les rencontrer… On avait bien essayé de creuser des tunnels, malheureusement les ferrys-boîtes refusaient absolument d’y mettre les pieds… Mais l’amiral shadok avait un plan. Ce qu’il fallait, disait-il, ce n’était pas un tunnel sous le canal mais un canal sur le canal. Les shadoks voyaient pas très bien l’utilité mais ils avaient confiance. On construisait tout simplement un canal et quand c’était fait, on vidait l’eau… Les ferry-boîtes les plus submersibles tels que brouettes, chemins de fer et fers à repasser traversaient à pied sec en toute tranquillité. C’était simple, mais fallait y penser… Evidemment, les bateaux qui allaient d’un bout à l’autre de la Manche avaient protesté. Mais l’amiral leur avait installé des ponts à eau… sorte de canaux humides qui traversaient le canal sec qui traversait le canal de la Manche. Pour les bateaux sous-marins, qui, pour des raisons diverses, préféraient garder l’incognito, on avait creusé dans le canal sec des tunnels remplis d’eau. Il y avait aussi le problème des poissons shadoks et autres palmipèdes crustacés. A leur intention, on avait organisé un service spécial de ferrys-boîtes à sardines qui empruntaient un canal humide qui traversait le canal sec qui traversait le canal de la Manche qui lui-même traversait le grand canal sec qui va d’Edimbourg à Tamanrasset. Malheureusement, les sardines étaient pas habituées. Le ferry-boîte leur donnait le mal de mer et elles préféraient prendre les passages cloutés. Tout le monde fut content et l’amiral shadok décoré. Il allait s’attaquer maintenant au difficile problème de la météorologie casuistique mais nous verrons cela demain…

Episode 32 - Épisode 32
First Aired: January. 01,1972

La vie à bord des vaisseaux shadoks était organisée de la façon suivante. Il y avait un tiers des shadoks qui pompaient. Le 2ème tiers épluchait des pommes de terre pour donner au tiers qui pompait. Le 3ème tiers récupérait, en hamac, bannette ou tout autre récipient de son choix. Au début, on permutait. Mais c’était très dangereux parce que ceux qui étaient doués pour l’épluchage, n’étaient pas nécessairement doués pour le pompage et ça risquait de nuire à l’efficacité du vaisseau. Quant à la récupération, c’était un art difficile, qu’on ne pouvait confier qu’à des initiés. Naturellement, comme les trois tiers étaient occupés, il n’y avait personne sur le pont pour regarder devant. Il n’y avait pas de tiers pour faire le quart… si l’on peut dire… Sauf le tiers récupérateur qu’on mettait à récupérer sur le pont parce que c’était plus confortable. Dans la marine shadok, c’est ce qu’on appelait faire le quart par tiers… Cela explique la facilité avec laquelle les bateaux shadoks se rentraient les uns dans les autres, ou dans tout autre objet suffisamment rigide situé à proximité : rocher, …, phare ou autre. C’est pourquoi la nuit, l’amiral shadok allait éteindre les phares pour ne pas trop attirer les bateaux. Le jour, il allait les camoufler dans des endroits sûrs où les bateaux ne pouvaient pas les trouver. L’amiral shadok avait un plan radical pour améliorer la sécurité. Il avait remarqué en effet que 90% des naufrages sont dus au fait qu’ils se passent le plus souvent sur l’eau. La quantité d’eau située en dessous des bateaux est tout à fait excessive. De plus l’hélice des bateaux, pour ce qu’elle a à en faire, n’a absolument pas besoin des étendues d’eau ridiculement immenses à l’avant et à l’arrière. Les nouveaux bateaux de l’amiral shadok n’emportaient que la quantité d’eau strictement nécessaire pour mouiller l’hélice. Ce qui leur permettait de naviguer en toute sécurité non seulement sur les mers les plus humides mais aussi sur des mers excessivement sèches. L’amiral allait maintenant s’attaquer à un problème shadok qui n’avait jamais été résolu : le problème du tunnel sous la Manche. Mais, ça sera pour une autre fois…

Episode 31 - Épisode 31
First Aired: January. 01,1972

Il y avait un autre ancêtre qui devenait absolument intenable, c’était le vieux marin shadok. Cela était dû vraisemblablement à l’usage excessif et inconsidéré des eaux de vie de camomille dont on le tenait abondamment abreuvé. Ça le prenait à l’approche des grandes marées… Il passait dans les villages pour dire que la mer était haute avec son clairon. Il repassait ensuite pour la marée basse. Il faut savoir qu’en ce temps-là, la mer shadok arrivait à monter et descendre 6 ou 7 fois dans la journée et à peu près autant de fois dans la nuit. Du flot jusqu’au jusant, et de l’ebbe au remontant, le marin shadok bourré de camomille menait un sabbat d’enfer. Pour s’en débarrasser, il fut nommé Grand Amiral des flottes. Dans la flotte shadok, on avait, premièrement, les vaisseaux de haut bord… Venaient ensuite les vaisseaux de bâbord. On avait aussi des vaisseaux de tribord avec 3 côtés. Enfin des vaisseaux de hors-bord ainsi nommés parce qu’on laissait le bord à terre pour ne pas l’user… Voici « l’indéfatigable », celui-ci qui aime particulièrement l’eau s’appelle « l’hydrophile », mais il est encore sous cocon… Enfin toute la série des retournables, fourvoyants et autres… Sans oublier le navire amiral, l’écumoire des mers… La principale vertu des bateaux de la marine shadok était de pouvoir se rentrer les uns dans les autres, avec la plus exquise facilité. C’était intéressant mais cela limitait l’usage de la flotte shadok à la seule navigation verticale. Mais grâce à l’amiral shadok, tout cela allait changer !

Episode 30 - Épisode 30
First Aired: January. 01,1972

Le contrôleur des naissances et l’ordinateur partaient dans les campagnes dès potron-minet pour faire des sondages d’opinion. Ils entraient dans les chaumières et les poulaillers pour sonder les œufs. On leur demandait aux œufs : « Vous voulez être ? ou vous voulez pas ? » Ceux qui disaient qu’ils voulaient pas étaient confiés à l’assistance de la société de consommation publique où ils étaient incontinent mangés à la coque. Certains, futés, disaient qu’ils voulaient voir dehors avant de se prononcer. Mais c’était pas de jeu, la règle du jeu du sondage d’opinion shadok, c’est bien connu, consistant à donner simplement une opinion quelconque surtout quand on a rien vu et quand, de préférence, on n’y connait rien. A ceux qui répondaient qu’ils voulaient, on donnait un permis de naissance. Malgré toutes ces précautions administratives, il y en avait quand même et c’est triste à dire, qui entretemps, changeaient d’avis et naissaient sans permis. Pour pondre un œuf chez les shadoks, légalement fallait savoir compter jusqu’à 4. Mais y en avait qui trichaient et qui s’y mettaient à 2. Les gens ignorants et salaces, s’y mettaient tout bonnement à 4… et ça faisait un œuf. Le plus scandaleux, c’est que ces imbéciles-là, trouvaient ces genres de pratiques excessivement amusantes. Fallait y mettre le holà… L’ordinateur fut d’avis que pour pondre un œuf, il fallait savoir compter au moins jusqu’à 10. Le contrôleur des hautes études circulatoires et cocologiques, dit qu’il fallait un permis de ne pas compter. Ça l’arrangeait vu qu’il ne savait pas compter… Entre 0 et 10, naturellement, on transigea à 5, de sorte qu’à partir d’aujourd’hui, chers téléspectateurs shadoks, pour pondre un œuf, faudra savoir compter jusqu’à 5. Tout cela remet en cause les fondements mêmes de la mathématique shadok, ce qui prouve une fois de plus que la sexologique est affaire de mathématiques mais on ne peut pas parler de mathématiques devant les enfants…

Episode 29 - Épisode 29
First Aired: January. 01,1972

Chez les shadoks, il y avait un chef des hautes études circulatoires et accidentelles. Comme ça lui laissait du temps de libre, il avait un petit boulot à la société de découragement de la race shadokine, section courses et paris mutuels. Pour la course, on n’avait pas de chevaux shadoks suffisamment adéquats. Plus exactement, il n’y en avait qu’un. Il arrivait à la fois le premier et le dernier, quand c’était pas le deuxième, la carne… Le tiercé shadok, faute de chevaux, se faisait donc à base d’automobiles. L’automobile, disait le chef, est la plus belle conquête du shadok et s’il n’en restait qu’une, moi, je serai l’autre… Avant de partir en weekend, les shadoks buvaient un coup et achetaient des billets. Y avait des accidents, obligatoirement… Dès qu’il y avait un shadok de trépassé automobilement, le chef shadok notait le numéro de l’auto. Le shadok qui avait le billet avec le même numéro gagnait le gros lot. On pouvait faire ainsi des tiercés à 3 numéros mais il fallait que ces 3 autos-là, qui, à priori, ne se connaissaient pas, se rentrent dedans sur la route, et au même moment. Il y en avait évidemment qui trichaient et qui se mettaient à 3 ou à 5 pour jouer leurs numéros d’auto. Après ils rentraient dans un mur, histoire de toucher le paquet. Ce jeu en faisait crever un nombre tout à fait honorable mais le président de la société de découragement de la race shadokine trouvait que ça suffisait pas ! Or, le vieux chef shadok, à part le contrôle du tiercé et des crevaisons, il lui restait du temps libre, il s’occuperait donc dorénavant du contrôle des naissances… problème qui leur donnait, aux shadoks, faut dire, pas mal de tintouin… Le vieux chef shadok fut d’avis que le contrôle des naissances s’effectuerait non pas avant la naissance mais après et cela, selon des méthodes particulières et à lui… On pouvait craindre le pire évidemment mais, pour le bien de la race, on lui faisait confiance…

Episode 28 - Épisode 28
First Aired: January. 01,1972

Chez les enfants de shadoks, il y avait beaucoup d’autos. Mais heureusement, il n’y avait qu’une route… et elle était à sens unique dans les deux sens, de sorte que Dieu merci, il n’y avait pas trop d’accidents de LA route… Plus tard, pour plus de sécurité, elle fut mise à double sens unique bilatéral dans tous les sens. Le chef des hautes études circulatoires et le professeur Shadoko avait mis au point une automobile spéciale du modèle que vous voyez ici. Ceux qui partaient en weekend dans un sens pouvaient rouler en toute tranquillité sur ceux qui revenaient du weekend de la semaine dernière dans l’autre sens. Notons ici que les automobiles shadoks, en plus du rétroviseur minéralogique légal qui permettait de regarder ce qui se passait sous l’auto, devaient être obligatoirement munies d’un porte-bagage et d’un porte-train. Notons en outre que les wagons de chemin de fer, en plus des places réservées aux automobiles enceintes et autres invalides de la dernière guerre, étaient obligatoirement munis de couloirs autoroutiers mais ceux-là, à péage… Il convient de noter enfin que dans les trains shadoks, les couchettes supérieures étaient obligatoirement réservées au lavabo ce qui permettait d’y faire circuler des bateaux en toute sécurité. Ces bateaux, à leur tour, avaient des coursives spéciales pour, heu, heu, de, hein ? etc, etc… Tout le reste, je vous le laisse à imaginer… De sorte que, l’un dans l’autre, la circulation shadok circulait bien. Evidemment, quand il n’y avait plus de rétroviseurs, ni d’autos, ni de trains en dessous, les bateaux retombaient sur la route… Les avions aussi d’ailleurs, mais ça, c’est des choses qui arrivent même dans les pays les plus civilisés… C’est des choses qui arriveront toujours tant que les bateaux et les avions voudront pas prendre le train… et réciproquement…

Episode 27 - Épisode 27
First Aired: January. 01,1972

Pour organiser la circulation, le chef shadok partait d’un principe simple : tout ce qui n’est pas explicitement autorisé est strictement interdit. Quand un shadok, par exemple, était en train de tourner à gauche, il fallait qu’il continue à tourner à gauche jusqu’à ce qu’il trouve un panneau pour tourner à droite… S’il allait tout droit, fallait qu’il continue tout droit… Sur les routes à grande circulation par exemple, il y avait seulement à un bout un panneau qui disait d’avancer, et à l’autre bout un panneau pour reculer. Pour le reste, les shadoks allaient à l’ordinateur passer leur permis. A ceux reconnus les plus aptes, on donnait un permis de ne pas conduire. Le chef shadok arrêtait les autos sur le bord de la route et demandait : « Montrez-moi votre permis ! » Mais je n’en ai pas, disait l’autre… Ah, c’est très bien, alors roulez. Il arrêtait aussi ceux qui marchaient ou qui ne marchaient pas pour leur demander leur permis de pas conduire. Ceux qui ne l’avaient pas devaient rentrer chez eux, illico, en automobile ou à vélo, à trottinette, à patins à roulettes ou par tout autre moyen de locomotion dûment agréé. Les heureux détenteurs du permis de pas conduire pouvaient s’asseoir sur le bord de la route. Ils pouvaient aussi marcher à pied ou se faire conduire par un autre… Ils pouvaient même jouer du violon si ça leur chantait mais cela à condition d’avoir un permis de conduire de violon, naturellement… Les musiciens qui n’avaient pas de permis étaient civilement priés de jouer de l’automobile comme tout le monde… Les automobiles shadok étaient obligatoirement munies d’un volant pour chaque passager, plus un volant de secours supplémentaire pour les auto-stoppeurs non munis du permis de pas conduire. Malgré toutes ces précautions, il y avait énormément d’accidents. Le pauvre chef shadok ne pouvait pas tout contrôler alors il y avait des fous qui partaient en weekend à pied sans leur permis de pas conduire et qui en profitaient pour se faire écraser en dehors des zones réservées… Triste mentalité…

Episode 26 - Épisode 26
First Aired: January. 01,1972

La planète des enfants de shadoks ne marchait pas plus mal qu’une autre… L’ennui c’est que les Gégènes s’étaient lassés de maladiser les pauvres bêtes. Sans vergogne aucune ni respect pour les choses les plus sacrées, ils gégènaient maintenant les valises à ancêtre… tant et si bien qu’on ne pouvait plus les tenir… les valises… Elles s’étaient gégènées dans l’idée de ressusciter. Le vieux chef shadok était un peu poussiéreux mais tout à fait présentable… Malheureusement il trainait toujours sa vieille chefologie chronique et voulait commander tout ce qui lui tombait sous la main… On avait beau lui expliquer que maintenant, grâce au grand intelligencieur et à l’ordinateur, on avait des méthodes de gouvernement beaucoup plus subtiles et délicates, peine perdue… Déclaré incurable, il est nommé directeur des hautes études chefologiques, section transport et communication de masse. Le service des transports en commun shadok ne disposait en tout et pour tout que d’un seul autobus. Dans un but humanitaire, pour que les shadoks soient pas trop tassés, le nombre de places était limité, une place debout, une place assise… D’ailleurs c’était la même obligatoirement étant donné qu’il n’y avait pas de siège… D’ailleurs cette place-là était réservée en priorité au directeur des transports et communication de masse qui servait, par le fait, de conducteur. On appelait ça le transport en commun parce que les shadoks avaient le droit de se mettre à plusieurs pour attendre l’autobus et payer le ticket. Dans un but de confort et d’humanité, on avait installé tout le long du trajet des salles d’attente, en commun, munies de tout le confort moderne. Naturellement on se retrouvait quelque fois dans des endroits où on n’allait pas mais c’était pas important car les shadoks, quand ils partaient, ne savaient jamais où ils voulaient aller et n’avaient aucune raison de se presser…

Episode 25 - Épisode 25
First Aired: January. 01,1972

Pour voir si les shadoks étaient guéris, les shadokos leur faisaient passer des psycho-tests. Un shadok, par exemple, se baignait dans le courant d’une onde pure. L’autre shadok survenait à jeun autant que possible, pour chercher l’aventure, comme si la faim en ces lieux, l’attirait. Les Shadokos observaient… Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ? disait l’animal, plein de rage… Quelquefois le sujet ne montrait pas assez de rage… Les Shadokos le ramenaient à l’hôpital pour un complément de traitement… Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ? Tu seras châtié de ta témérité… Sûr répondait l’agneau. Que votre majesté ne se mette pas en colère mais plutôt qu’elle considère que je me vas, désaltérant, dans le courant, plus de vingt pas en dessous d’elle et que par conséquent, en aucune façon, je ne puis troubler son bain de pied. C’est là qu’était le piège psycho dramatique et les Shadokos observaient de plus belle. Certaines logiques maladives en effet prétendaient que le courant ne remonte pas le courant. Calembredaines et billevesées… Alors quelquefois le sujet hésitait… On le ramenait à l’hôpital pour un 2ème complément de traitement. On lui expliquait qu’il fallait pas de laisser intimider par des vérités apparemment méritables mais objectivement et fondamentalement déviationnistes, shadokement parlant… Et que par conséquent, en aucune façon, je puis troubler ta boisson. Tu la troubles ! reprenait la bête cruelle… Et je sais que de moi tu médis l’an passé. On remarquait en haut lieu la subtilité du changement de sujet. Comment l’aurais-je fait si je n’étais pas né disait l’agneau, je tête encore ma mère. Là était le 3ème piège… Si ce n’est toi, c’est donc ta mère ! Et ne me dis pas que tu n’en as pas puisque tu viens de me dire justement que tu la tétais… Là psycho-traumatiquement, les Shadokos trouvaient qu’il en rajoutait mais ça passait… De toute façon, ton compte est bon, on me l’a dit, il faut que je me venge… Là-dessus, au fond des forêts, le shadok l’emportait. S’il réussissait à le manger en toute tranquillité d’esprit et sans autre forme de procès, c’est que le sujet était parfaitement guéri… Les Shadokos inventaient des tas d’autres psycho-tests comme ça, à base de shadok cigales, de shadok fourmis, mais ça, c’est d’autres histoires qu’on vous dessinera peut-être une autre fois.

Episode 24 - Épisode 24
First Aired: January. 01,1972

De plus en plus, les shadoks étaient pris au cerveau, terrassés de gégénite cérébrale. Les plus touchés n’entendaient même plus leur langue maternelle. Les pauvres malheureux se mettaient à parler des idiomes, des patois, parfaitement insanes. Le vocabulaire shadok normal, c’était bien connu, avait 4 mots… Vous disiez un mot shadok quelconque, ça faisait venir en même temps trois demi-douzaines de machins qui croyaient s’appeler comme ça… Une couple de passoires, un tuyau de poêle, trois moulins à café plus ou moins cousins germains, la tour Eiffel, l’égalité, la liberté, la fraternité, plus toute une famille d’entonnoirs à ressort. Comme tous les mots shadoks voulaient dire approximativement la même chose, c’était très facile de soutenir une conversation. Mais les shadoks pris du cerveau, si on les laissait se dire des mots qui voulaient dire précisément des choses, c’était la porte ouverte aux pires orgies dialectiques, copulations verbales honteuses aux promiscuités linguistiques les plus sordides… Et alors là, ça serait la fin de la belle civilisation shadok, et celle de l’émission par la même occasion. Les shadoks malades étaient recyclés dare-dare, par ordinateur pour se faire réinjecter les bonnes manières de la grammaire… Premièrement et primo, tout mot shadok qui ne veut rien dire ne peut pas dire deux fois de suite la même chose. Secundo et en plus, il est interdit de déposer des points d’interrogation, d’affirmation, d’appréciation, d’exécution ou de n’importe quoi devant toute proposition constituée par une passoire après 10h du matin… Tout génitif qualificatif cumulatif ou déponent ayant eu des rapports avec son complément prend un point virgule au pluriel sauf si c’est un hibou, un genou, un joujou ou un pou. On en récupérait pas mal grammaticalement mais il y en avait encore des malheureux qui se démoralisaient et ne croyaient plus au principe moral shadok de base qui disait : « Pour qu’il y ait le moins de mécontents possible, il faut toujours taper sur les mêmes ». Ceux-là, les shadokos s’en occupaient tout spécialement…

Episode 23 - Épisode 23
First Aired: January. 01,1972

Chez les shadoks, l’épidémie de gégénite continuait. Les gégènes, maintenant, s’attaquaient au cerveau. Un cerveau shadok sain était comme un grenier… Au hasard des vieilles valises, des neurones mités, des souvenirs mal souvenus et des toiles d’araignées, la pensée shadok trouvait son chemin. Ça donnait des raisonnements, philosophie et axiomes shadok bien connus du genre : la ligne droite est le plus long chemin d’un point à un autre ; pour qu’il y ait le moins de mécontents possibles, il faut toujours taper sur les mêmes ; pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué… et quantités d’autres calembredaines du même tonneau qui étaient les shadoks la marque d’un esprit sain… Mais dès que les Gégènes s’installaient dans le cerveau, ils faisaient le ménage… Alors, les idées du shadok, de délicieusement tordues qu’elles étaient, devenaient tout à coup excessivement claires, nettes et précises… comme nous pourrions en avoir, vous et moi… Les uns divaguaient que la ligne droite était le plus court chemin, les plus atteints, les malheureux, voulaient à tout prix faire simple même quand il était beaucoup plus simple de faire compliqué. Les Shadokos passaient dans les foyers pour récupérer ces pauvres misérables. À l’aide de l’ordinateur poubelle on leur réinculquait des idées bien tordues et shadokement saines… Pour voir s’ils étaient guéris on faisait des concours de tire-bouchons, il fallait inventer le tire-bouchon le plus compliqué, donc le plus simple shadokement parlant… Certains malheureux réussissaient bien à inventer de soi-disant tire-bouchons à double effet, d’autres essayaient de tourner la difficulté en imaginant des tire-bouteilles mais c’était de la rigolade et ils étaient recalés. Pour gagner, il fallait au moins inventer un tire-bouchon incorporé du genre que vous voyez ici… Ceux qui étaient guéris recevaient un permis de penser shadok et étaient rendus à leurs foyers. Il va sans dire que ce concours de hautes études tire-bouchonesques est ouvert à tous nos téléspectateurs. Toute personne susceptible de nous présenter l’invention la plus tordue en fait de tire-bouchons, d’ouvre-boîtes, de tournevis ou de toute technique de son choix recevra un permis de penser shadok. On ne sait pas encore à quoi ça lui servira mais ça servira…

Episode 22 - Épisode 22
First Aired: January. 01,1972

Depuis que les shadoks montaient et démontaient le shadok officiel, ils avaient bien remarqué qu’il y avait des petits trucs qui tombaient, ils les balayaient dans les coins mais les petits trucs et les petits machins, eux, restaient pas dans les coins. Ils sautaient à la gorge de la moindre patte shadok qui passait et pour la pauvre bête, c’était fini. Ces petits machins-là, c’était de la maladie… Et la médecine, en y regardant de plus près, toute myope qu’elle était, vit que c’était, eh oui, que c’était des Gégènes… Les shadoks en avaient connu un de Gégène autrefois sur la Terre et pas des moins féroces… vous vous souvenez… À intervalle régulier, tous les Gégènes de l’univers se mettaient en bande pour aller traquer du shadok ou tout ustensile d’allure plus ou moins vivante et s’installer dedans. Quand un Gégène et sa famille arrivaient dans un shadok de son choix, d’abord ils y mettaient le chauffage central. La température de la malheureuse bête obligatoirement montait, ça lui fichait une gégénite carabinée. Ensuite ils mettaient les cubitus à la place des humérus parce que, pour le confort, ça les arrangeait. Ils mettaient de la moquette dans les rates et les rognons et en faisaient leur salon. Ils installaient dans le shadok des piscines, et des ascenseurs. Ils se faisaient des orgies de globules shadok blancs ou rouges, selon les goûts et quand ça suffisait pas, ils plantaient des champignons. De l’intérieur, gégènement parlant, ça faisait bien mais de l’extérieur, pour le shadok, ça l’était beaucoup moins. Au bout de 6 semaines, c’était plus 2 ou 3 gégènes qu’il y avait là-dedans, mais des hordes et des déchaînés, j’aime mieux vous le dire… Quand le shadok devenait un peu trop taudis et délabré, il faisait sauter tout le bidule et s’installaient dans un autre, plus gras et bien dodu et doté de toutes les commodités en eau, gaz et électricité. Ça recommençait et au bout de 2 ou 3 mois, selon la frénésie gégénique, le shadok sautait. Si la gégénite continuait, toute la planète, bientôt, allait sauter…

Episode 21 - Épisode 21
First Aired: January. 01,1972

La planète shadok était vierge et neuve mais déjà, il y avait des ratés. La maladie, déjà, rageusement, ravageait. Les shadoks, malgré eux, périssaient. Pour venir à bout du truc, le grand intelligencieur shadok s’était adjoint 378,25 professeurs Shadoko, lesquels étaient assistés de 6 demi-douzaines et demi d’épingles à nourrice dûment agrégées d’histoire, de philosophie, de shadokologie et de tous les machins qu’on peut imaginer… plus une chienne de haute chasse répondant ingénument au nom de médecine, mais qu’était désespérément myope et qu’avait des lunettes par le fait. Elle n’en était d’ailleurs pas plus baisante pour ça. Un malade officiel shadok venait tous les matins pour se faire démonter, jusque dans ses plus intimes interstices, par les 3879 et quelques Shadokos, médecine et épingles à nourrice dûment habilités à traquer les arcanes des us et coutumes de cette saloperie de maladie. Mais malgré les efforts des 378.369 épingles, nourrices et autres sparadraps dûment agréés, les études d’anatomie piétinaient. Le grand intelligencieur et ses Shadokos n’y entravaient que couic. La médecine en perdait ses lunettes. Ça ne la rendait d’ailleurs pas plus baisante pour ça… Les shadoks, ils ne se décrépitaient pas… L’extérieur se mettait incontinent à se décrépir par l’intérieur. Ils se réveillaient le matin munis d’incontinence… BONG…. cérébrale chronique et tenace. Ça les obligeait à réfléchir pour le restant de la journée de façon tout à fait indue et intempestive… Certains en crevaient, souvent même avant la fin de l’après-midi. Les Shadokos avaient bien remarqué que quand on démontait le malade officiel, il y avait des petits trucs et machins qui tombaient mais comme la médecine de garde n’y voyait rien, ils ne se cassaient pas la tête et balayaient les petits trucs dans les coins. Mais la nuit, les petits trucs et les petits machins ne restaient pas dans les coins… Ha ha ha ha ha…

Episode 20 - Épisode 20
First Aired: January. 01,1972

À des fins purement expérimentales, les shadoks avaient inoculé à leur malade officiel un sérum terrible : le sérum qui fait réfléchir… Eh bien ça marchait… Le shadok, déjà, se convulsait, il réfléchissait… Et le voilà maintenant qu’il se mettait à délirer… Être, disait-il, ne pas être, continuait-il, voilà la question. Savoir s’il est plus noble aux shadoks de souffrir les coups et les flèches d’une outrageuse fortune, ou de prendre les armes contre cette marée de troubles et en s’opposant les finir. C’était passionnant, le sujet réagissait parfaitement. Mourir, disait-il, dormir, continuait-il, rien d’autre… Et par un somme, penser finir ce mal du cœur et des milliers de chocs naturels qui sont le lot de la chair. C’est une consommation qu’on espère, dévotement, mourir, dormir, dormir par chance rêver mais dans ce rêve de mort, quels rêves viendront quand nous aurons fui la shadokienne bagarre… C’est la question qui fait la vie si belle à la calamité. Car, qui supporterait les coups du temps, l’oppression de l’oppresseur, l’orgueil de l’orgueilleux et le mépris de l’objet aimé, la lenteur du droit, l’insolence des gens en place et les coups de pieds que le mérite passion subit de l’incapable, alors qu’il peut se délivrer de tout ça d’un simple coup de poignard… Le sérum, décidément, faisait merveille… Oui, qui supporterait tout ça ? et gémirent, et suaient sous une vie usante mais la crainte de quelque chose après la mort, cette contrée indécouverte d’où nul voyageur ne soit jamais revenu, trouble l’esprit et nous fait préférer supporter ces maux-là que fuir vers d’autres dont on ne sait rien. Ainsi, la réflexion fait de nous tous des lâches… Ainsi la décision perd sa couleur native dans les pâles ténèbres de la réflexion. Mais taisons-nous, voici venir la belle Ophélie… Eh bien c’était gagné, le shadok inoculé était tout à fait irrécupérable, donc conclusion, la plus grave maladie du cerveau, c’est de réfléchir. Ils décrétèrent que dorénavant, ils ne réfléchiraient plus du tout et que de toutes façons, ce serait interdit !

Episode 19 - Épisode 19
First Aired: January. 01,1972

Le malade officiel shadok partait tous les matins à la Sorbonne. Les shadoks se livraient sur sa personne à l’étude de l’anatomie comparative et désintégrale. Sous la direction du grand intelligent général, flanqué de sa fidèle médecine, on le démontait soigneusement pour voir comment il était fait dedans. Le soir comme on était pressé, on le remontait un peu comme on pouvait. Naturellement, il y avait des shadoks qui trichaient et qui gardaient pour eux à tout hasard, soit un pied, soit même une patte entière… sans compter que la médecine, quelquefois, chipait les plus beaux morceaux. Rentré dans ses foyers, la malheureuse bête, la plupart du temps, ne dormait que d’un œil, étant donné que l’autre, bien souvent, on avait oublié de lui remonter. Et le lendemain, on recommençait. On lui injectait entretemps des vaccins divers, tels que fermetures éclairs, et bagues ou nourrices ou aiguilles à tricoter, pour voir quelle maladie ça allait lui donner. Être malade officiel chez les shadoks était un dur métier… ça oui alors, c’était un dur métier. Quand la malheureuse bête était un peu trop fatigué par son travail, on lui donnait des pilules pour le tranquilliser. Ça le remontait on pouvait se livrer dessus à de nouvelles expériences tout à fait intéressantes. Il prenait son métier tellement au sérieux que quand il n’était pas malade, il trouvait qu’il n’était pas bien dans sa peau. Il se disait que s’il n’était pas malade même pendant ses heures de loisirs, c’est qu’il n’aimait pas vraiment son métier et ne méritait pas la confiance de ses supérieurs. De sorte qu’en plus des maladies qu’on lui faisait attraper pendant la journée, il en emportait des supplémentaires pour en attraper le soir chez lui. Vous dire si les connaissances shadoks avec tout cela avançaient à grands pas, là, franchement, je n’en sais rien… Mais en tous cas, ça les amusait bien. Restait encore à étudier comment marchait la tête… Les shadoks avaient un sérum tout préparé, sérum terrible qui, paraît-il, faisait réfléchir… On verrait bien si le malade s’en sortirait…

Episode 18 - Épisode 18
First Aired: January. 01,1972

Le grand intelligencieur et docteur shadok reconnu d’utilité publique avait été choisi pour venir à bout de la maladie. Le choix n’était pas mauvais. C’était lui en effet l’inventeur de ce qu’on a appelé depuis le marteau thérapeutique et anti-bruit. Quand une mécanique quelconque, un shadok ou un tuyau marchait pas ou faisait trop de bruit, il les réparait avec son marteau thérapeutique. Car tel était son principe : « Pour guérir quelque chose qui ne marche pas ou qui fait trop de bruit, il faut et il suffit de taper dessus avec quelque chose qui marche mieux ou qui fait plus de bruit ». Et dans tous les cas, c’était radical. À part son marteau, il entretenait aussi dans son poulailler une bestiole bizarre. Elle répondait la bestiole au doux nom de médecine. En temps normal, faute de maladie évidemment, la médecine shadok ne servait assez précisément à rien. Elle restait entourée néanmoins de toute la considération et des égards dus à son rang. Entretemps elle prenait des bains de pieds. C’est dire qu’elle menait une vie excessivement sybaritique et byzantine bien qu’on la sortît quelques fois à seule fin de tondre le gazon et de faire la vaisselle pour ne pas qu’elle se rouille… La médecine bien sûr… Le grand intelligencieur général et reconnu d’utilité publique, dit qu’il voulait bien s’occuper des shadoks malades, mais qu’au préalable, il allait falloir les démonter pour voir d’abord comment ils marchaient… Les shadoks n’étaient pas très chauds, évidemment. C’est pourquoi un shadok volontaire fut commis d’office pour être démonté, décortiqué, disséqué, défarçi et éventuellement guéri. Il fut nommé malade professionnel et officiel et grâce à lui, on viendrait certainement à bout de la maladie.

Episode 17 - Épisode 17
First Aired: January. 01,1972

Maintenant qu’elle les avait rencontrés, la maladie cosmique fondait sur les shadoks à bras raccourcis. Ils n’en mourraient pas tous, remarquez, mais tous étaient frappés. Chez les uns, ce n’était plus que podologie, posologie et astrologie, migraine, névralgie, viatique et lumbago, états fébriles et grippaux. Chez les autres, ce n’était que nécrose et athérose, enzymose, scoliose du foie, cécité claviculaire, cirrhose du sein, fibrose, astose ou mycose, nivose, pluviose, ventose, et autres champignons de la même farine… Le restant enfin, devenait vieux avant l’âge ce qui revenait exactement au même, la vieillesse étant comme chacun sait, une maladie comme les autres, la preuve, c’est qu’on en meure… Si on trouvait pas quelqu’un de plus futé que la maladie avant peu, elle les ferait tous crever. C’est pourquoi, les shadoks organisèrent un grand concours de beauté, pour trouver le shadok le plus intelligent, astucieux et futé. Celui-là s’occuperait de la maladie et les guériraient. Le jour du concours était arrivé, mais alors là, stupeur, on s’aperçut qu’il n’y avait pas d’examinateur. C’était obligé puisque dans tout concours d’intelligence, en principe, vous avez remarqué, il n’y a que le plus intelligent qui peut juger. Or celui-là, il l’avait pas trouvé nécessairement vu qu’ils faisaient un concours pour ça tout justement. On allait repartir sans savoir… Or un shadok se leva et parla : « Shadoks mes frères, faites-moi confiance, je me suis auto examiné, et en toute objectivité, c’est moi, je, moi-même et personnellement qui suis le plus intelligent. Et on lui fit confiance… D’abord primo parce que personne pouvait prouver le contraire, secondo et ensuite parce que si quelqu’un avait essayé de le prouver, eh bien lui, il avait un marteau… Il fut nommé grand intelligencieur général et reconnu d’utilité publique. Avec ça, la maladie n’avait plus qu’à bien se tenir…

Episode 16 - Épisode 16
First Aired: January. 01,1972

Au début, chez les shadoks, la vie était belle. Il n’y avait pas de maladies. Il faut dire d’ailleurs qu’il n’y en avait pas tellement besoin de maladies. Les activités normales de la vie quotidienne shadok suffisait assez largement à en faire périr un bon nombre, de mort plus ou moins violente. Et quand ça suffisait pas, des shadoks volontaires étaient désignés pour être trépassés d’office par le truchement d’ustensiles, spécialement prévus… Et tout était bien… Et puis, figurez-vous qu’un jour, les shadoks, leurs êtres chers et leurs ustensiles, furent pris d’étranges convulsions. Les uns s’alanguissaient, s’étiolaient, les autres, ces malheureux, se gâtaient, se sclérosaient, se rabougrissaient. Les beaux jours étaient finis, ils avaient attrapé la maladie. Plus exactement, c’est la maladie qui les avaient attrapés. Car la maladie vivait dans les espaces interstellaires, et dès qu’il y avait quelque part une nouvelle planète bien beurrée d’habitants qui apparaissaient, toc, elle fonçait dans le tas et en faisait ses choux gras. C’était une bestiole bizarre, biscornue et patibulaire, qui avait les mêmes propriétés et avantages que la mort, sauf qu’elle était vivante. Avec subreptice et cautèle, elle sautait gloutonnant, sur un lot de shadoks gras et dodus, et sauvagement, elle inoculait les pauvres bêtes, à bras raccourcis. Et il en mourrait ! et il en mourrait ! ah ça oui alors, il en mourrait… Il en mourrait tellement de maladie, qu’il en restait même plus assez pour mourir de façon normale et officielle si on peut dire… Alors ils dirent qu’il fallait faire quelque chose et que demain matin, à la première heure, ils s’en occuperaient. Ils s’en occuperaient… ils s’en occuperaient… à condition que d’ici là, ils soient pas tous trépassés…

Episode 15 - Épisode 15
First Aired: January. 01,1972

L’ordinateur shadok était excessivement doué. Alors les shadoks avaient décidé de ne plus se fatiguer et que l’ordinateur, dorénavant, se chargerait de raconter leur histoire et de faire leur dessin animé. Il prit sa plus belle plume, ses pinceaux et son petit violon, et s’exprima en ces termes : « Shadoks, il y a shadoks, shadoks, shadoks longtemps ! En ce shadok-là, il y avait le kochade. À droite du kochade, il y avait la planète Shoki. Elle était complètement dokache, et elle shadokait soit d’un côté, soit de l’autre… Sur la planète Shoki, il y a shadok des shadoks de 2 sortes : des shadoks avec des pieds en bas et des shadoks avec des shadoks en shadok et qui servaient à kodachir la planète par en dessus… MEU ZA GA BU… En entendant ça, les shadoks furent un peu étonnés, mais l’ordinateur continuait. Kodachi, shodakilmez, dakochez et bubutez, ils éshadokaient le matin, ils éshadokaient l’après-shadok, ils éshadokaient le soir, et quand ils ne shadokaient pas, ils shadokaient, kildokachaient. Bubuga, bubugagameu, dokacha. Les shadoks trouvaient que les dessins étaient pas tellement ressemblants et commençaient nettement à s’inquiéter… Mais l’ordinateur continuait. L’argoumente était églomatique et s’impliquait beaucoup plus qu’à l’exparité, le plus déjà se plussisait… plus qu’à l’exparité, s’étrangent et se consument les pregmes endiablés de la légume. Plus le moins devenait du plus, plus tout était parfait, plus tout est à refaire, plus le plus deviendrait du moins. Ah là, c’en était trop ! L’ordinateur, l’ordinateur, eh bien oui l’ordinateur se désordonnait et les shadoks angoissés se demandaient : « Mais si l’ordinateur se désordonne, avec quoi l’ordonnera-t-on ? » Alors on le reconduisit dans la campagne d’où il était venu et fut recyclé dans l’agriculture… Et les shadoks virent que décidément, il faudrait bien qu’ils s’occupent d’eux-mêmes, de leur histoire, de leurs problèmes, et de leur destinée, même si cela risquait de ne pas être très parfait.

Episode 14 - Épisode 14
First Aired: January. 01,1972

Hier l’ordinateur shadok vous a présenté le film du lendemain, c’est-à-dire en réalité celui d’aujourd’hui mais comme il n’a rien prévu pour hier, on n’a rien à vous montrer aujourd’hui. Faudra vous contenter de ce qu’il y a… L’ordinateur shadok est un peu désordonné mais faut pas lui en vouloir. Les shadoks, en vérité, le tenait excessivement occupé. Quand un shadok par exemple avait quelque chose qui le gênait dans la tête, il allait à l’ordinateur. Névrose biliaire, calculs mentaux, schizophrénie dentaire, aboulie verbale, tout ça, il s’en occupait. Il répondait en général par des traitements à base de nouilles tranquillisantes, Dans les cas graves ou même aigus, il administrait des baffes tranquillisantes, et autres manifestations d’amitié. Quant aux shadoks qui n’avaient rien qui les gênaient dans la tête, il les tranquillisait quand même en leur faisant les lignes de la main, il leur tirait les cartes et faisait des horoscopes. Il s’occupait aussi de démographie. Il partait tous les matins dans les campagnes pour compter les œufs, et ramasser ceux que les shadoks, pendant la nuit, avaient cru bon de pondre en trop. Au moment des fêtes, il descendait dans les foyers par la cheminée, et jouait de l’accordéon. Avec tout ça, il trouvait quand même le temps entre deux pour tricoter les chaussettes aux petits shadoks nécessiteux. Sans compter que c’était lui aussi qui s’occupait des enterrements. Dans ces pénibles occurrences, il prenait le nom d’ordinateur des pompes funèbres. Protestez-pas, on vous a bien avertis au début qu’aujourd’hui faudrait vous contenter de ce qu’il y a. Mais devant tant de science et d’efficacité, de dévouement et de perspicacité, les shadoks se demandaient à quoi eux, en fin de compte, ils servaient… À quoi le shadok ordinateur leur répondait par le truchement de ses nouilles tranquillisantes. Tranquillisez-vous, les shadoks, ça sert à rien ! Mais entre nous, y avait pas besoin d’ordinateur pour savoir ça… Alors, ils décidèrent que, puisqu’il en était ainsi, ils se fatigueraient plus à faire les guignols et à fabriquer du dessin animé et que l’ordinateur, dorénavant, s’en occuperait. C’est pourquoi à partir d’aujourd’hui donc de demain plus exactement, les shadoks que vous verrez, chers téléspectateurs, seront fabriqués sur shadok ordinateur…

Episode 13 - Épisode 13
First Aired: January. 01,1972

Pour les aider dans leur tâche civilisatoire, les shadoks ont élevé un ordinateur. C’était un ordinateur tellement perfectionné que non seulement il prédisait l’avenir mais il prédisait tout aussi bien le présent, et même le passé. Il prévoyait le passé vous comprenez parce que comme les shadoks n’avaient pas de mémoire personnelle, c’est lui qu’ils allaient voir pour savoir ce qu’ils avaient fait, la veille… Que faisais-je hier ? demandait le shadok… Et à tous il répondait : « Hier ? vous pompiez mon cher… » Comme personne ne pouvait prouver le contraire, on lui faisait confiance. C’est comme ça qu’il écrivait l’histoire shadok qui se résumait à ceci : « Hier, avant-hier et il y a 3000 ans, nous pompions, vous pompiez, ils ou elles pompèrent ». Il prévoyait aussi le présent, c’est-à-dire que les enfants de shadoks venaient le voir quand d’aventure ils voulaient savoir ce qu’ils étaient en train de faire… Que fais-je ? demandait le shadok… Mais vous pompez, il répondait… J’en suis fort aise… Continuez comme ça car vous allez dans le sens de l’histoire… De sorte que le présent shadok, ordinateurement parlant, se résumait tout aussi simplement : je pompe, tu pompes, il ou elle pompe… Pour l’avenir, c’était un peu plus compliqué. Tous les matins, avant le travail, les shadoks recevaient un programme, un programme qui d’ailleurs, pouvait se résumer à ceci : tu pompas, vous pomperez, ils ou elles pomperont. Les shadoks qui ne fonctionnaient pas selon le programme passaient au Goul. Là, on en entendait plus parler… de sorte que tout se passait toujours comme l’ordinateur shadok l’avait prévu… et il ne se trompait jamais… Pour tout vous dire il a déjà prévu le numéro shadok de demain, c’est celui qu’on vous a présenté aujourd’hui… Ça prouve bien qu’il ne s’est pas trompé.

Episode 12 - Épisode 12
First Aired: January. 01,1972

Les shadoks avaient résolu leur problème culturel grâce à l’ordinateur poubelle. L’ordinateur était un animal raisonnable composé d’une partie molle, d’une partie dure et qui vivait dans les champs. Tous les matins, il donnait ses 6 à 7 litres de crème de connaissance. C’était de la connaissance garantie 0% de matière culturelle et cérébrale évidemment étant donné que les shadoks voulaient pas trop engraisser de ce côté-là. L’ordinateur shadok, dans son principe, reposait sur 2 bases logiques. La 1ère lui servait à se reposer, la 2ème était hypothétique et lui servait à faire des calculs. Ces calculs étaient effectués selon la méthode dite « du calcul des probabilités ». Quand on lui demandait une addition, 2+2 par exemple, il répondait : « 2+2 c’est probable que ça fasse quelque chose ». Il y a 1 chance sur 2 que ça fasse 33 et 1 chance sur 2 que ça fasse n’importe quoi d’autre de 0 à l’infini y compris. Si on lui redemandait de calculer 1 chance sur 2, il répondait selon le même principe que, 1 chance sur 2 on n’avait 1 chance sur 2 que ça fasse 1 chance sur 33 et 1 chance sur 2 que ça fasse n’importe quoi. On appelait ça le principe d’incertitude parce qu’il y avait une chose dont on était sûr, c’est que c’était faux. Ou alors si c’était juste, c’était vraiment par hasard ou qu’il y avait une erreur quelque part… Il fournissait aussi de la logique informelle du genre : tous les chats sont mortels, Socrate est mortel donc Socrate est un chat. Ça ne plaisait pas tellement au shadok Socrate soi dit en passant mais ça sortait de l’ordinateur et c’était LA VERITE… D’ailleurs le shadok n’avait pas intérêt à dire le contraire ; l’ordinateur se chargeait de lui en faire passer l’envie. Le shadok n’y revenait pas à 2 fois et en plus ça lui apprenait la politesse. C’est ainsi que le shadok ordinateur de poubelle qu’il était devint le dépositaire des principes shadoks les plus sacrés, temple de la raison et du savoir, de la sagesse et des arts ménagers.

Episode 11 - Épisode 11
First Aired: January. 01,1972

Les enfants de shadoks ont décidé de se consacrer exclusivement à perfectionner leur civilisation, leur science et leur culture… Au programme : la psychocybernétique différentielle et désintégrale, la mécanique anéquantique déondulatoire et permanente, l’épistémologie neurologique quasistique et gastrique, la télépathologie et les tomatocommunications de masse, sans parler des arts et des techniques libidosexographiques et j’en passe. Programme culturel assez chargé quand on connaît, comme vous et moi, les incapacités cérébrales naturelles de ces malheureuses bêtes. Ils avaient confiance car on leur avait maintes fois répété : la culture, c’est ce qui reste quand on a tout oublié. Et pour ce qui est d’oublier, alors là, ils étaient doués. La configuration excessivement passoireuse de leur cerveau leur permettait d’oublier les choses à des vitesses proprement vertigineuses, de sorte qu’ils accèderaient, c’était sûr, au plus haut sommet de la culture… De plus, ils se disaient que si on voulait perfectionner le système, il n’était pas nécessaire d’attendre de savoir des choses pour les oublier après. Il était beaucoup plus intéressant au contraire d’oublier les choses avant de les avoir apprises, ce qui améliorerait notablement le rendement culturel vous en conviendrez… Ce qu’il fallait d’abord, c’était donc apprendre à ne pas apprendre. Ce qu’il fallait ensuite, c’était oublier au plus vite et incontinent les choses que, par mégarde, ils auraient pu avoir apprises. Pour les aider à se débarrasser de tout ce qu’il ne fallait pas savoir, les shadoks avaient créé « l’anti-mémoire ». C’était un grand machin à base de mécanique subtile telle que poubelle à tiroir, concasseur de connaissances, broyeur à savoir, etc… On le promenait de chaumière en chaumière et il récupérait tout ce que les shadoks, pour leur hygiène culturelle, étaient obligés d’oublier. Quand, par maladresse, paresse ou inadvertance, le shadok, dans un moment d’oubli, en quelque sorte, se souvenait de quelque chose, l’anti-mémoire rappliquait dare-dare. Il lui disait : « J’veux pas le savoir » et l’anti-mémoire jetait ça dans ses tiroirs. Le reste du temps, il vivait dans les champs où il ruminait de la mathématique et de la cybernétique, de la logique formelle et du calcul différentiel. La civilisation shadok, grâce à ses soins, allait bon train. L’anti-mémoire grandissait en âge et en vigueur… Ce n’est que beaucoup plus tard qu’il prit le nom d’ordinateur.

Episode 10 - Épisode 10
First Aired: January. 01,1972

Le 5ème jour se levait sur la planète des enfants de shadoks… Tout ça, c’était bien joli mais si le jour continuait à se lever ainsi, tous les jours pour ainsi dire, il faudrait quand même faire un calendrier pour s’y reconnaître. Mais pour compter les jours shadoks, c’était pas simple parce que d’un côté de la planète il faisait plutôt chaud et les jours, fatalement, se rallongeaient. De l’autre côté, il faisait plutôt froid, et les jours au contraire se raccourcissaient et se rabougrissaient. De sorte que, pour remplir une semaine, d’un côté de la planète il fallait y mettre plus de jours et que pour remplir la même semaine de l’autre côté de la planète il fallait en mettre moins. Alors, les jours qu’il y avait en trop à un bout, il fallait les transporter à l’autre bout. Pour les nuits, c’était pareil, sauf que le trafic se faisait dans l’autre sens, évidemment. Le 1er jour s’appelait GAdi, le 2ème BUdi, le 3ème ZOdi, le 4ème MEUdi. Malheureusement, les shadoks ne savaient compter que jusqu’à 4, GA, BU, ZO, MEU et ce 5ème jour qui commençait, ils se demandaient bien comment ils allaient l’appeler… Eh bien, puisque c’était comme ça, ils décidèrent que ce jour-là, ils ne l’appelleraient pas, et qu’ils en profiteraient pour se reposer. Et ils partirent, contempler leur œuvre, en voyage organisé, par shadok charter, avec pain, fromage et dessert, pension, service et tout compris, sauf évidemment la boisson. Mais c’était pas tout ça ! Maintenant que la planète marchait, on allait inventer la mathématique, la cuisine et la philosophie. Maintenant, on allait faire du scientifique… du culturel… et du social… En un mot, on allait civiliser ! Et cette civilisation shadok, chantaient-ils, servira d’exemple à toutes les populations passées, présentes aussi bien que futures et à venir, sans parler des autres… Noble projet sans doute mais on aimerait bien voir ce que ça allait donner !

Episode 9 - Épisode 9
First Aired: January. 01,1972

Le 4ème jour se levait sur la planète shadok et tout, apparemment, fonctionnait… Il y avait bien encore quelques végétaux réfractaires qui refusaient de végéter mais dans l’ensemble, ils produisaient pour les enfants de shadoks des nourritures en principe nourrissante, chacun selon son espèce. Les pépiniers produisaient des pépins, les noyautiers produisaient des noyaux, les pommiers pleureurs se couvraient de pommes d’arrosoirs. Les enfants de shadoks virent que tout cela, évidemment, n’était pas mauvais. Mais, ils se disaient qu’en ajoutant une ou deux escalopes de veau dans le sauté de noyaux, ça pouvait pas nuire… Alors ils se dirent : « Peuplons la mer et la terre d’animaux à 1, 2, 3, 4 ou 5 pattes ou à autant de pattes qu’ils veulent d’ailleurs. Ça on s’en fiche du moment que tout ça fasse du biftek, du caviar, ou du gigot de mouton afin que nous en jouissions. Qu’il y ait aussi dirent-ils des animals mâles et des animals femelles afin qu’il s’en refabriquent automatiquement chacun selon son espèce, pour qu’on manque pas de biftek. Mais la mer et la terre dirent qu’il n’en était pas question, qu’elles voulaient pas se peupler de tous ces machins-là et qu’elles n’allaient pas loger chez elles des créatures qui se recréaient automatiquement. Et par quelle honteuse manœuvre elles le feraient, ça, elles s’en doutaient… Alors, faute de mieux, les shadoks dirent : « Faisons des animaux et des animals à notre image ». Des shadoks étaient commis d’office qui pour faire le chat, qui pour faire le chien… Les shadoks chien gardaient les shadoks mouton garnis de leurs côtelettes et de leurs gigots, les shadoks asticots étaient convenablement entraînés. Avec ça on vous attrapait des shadoks caviar de 8 ou 10 livres et les enfants de shadoks virent que cela était bon. En tout cas, ça rallongeait la sauce. Mais il y eut un soir, fin du 4ème jour, espérons que demain, il y aura encore un matin.

Episode 8 - Épisode 8
First Aired: January. 01,1972

Le matin du 3ème jour se levait sur la nouvelle planète shadok. Tout était tranquille… La mer vaguait, comme il avait été convenu. Les nuages nuageaient chacun selon son espèce, la Terre, elle, ne faisait rien. Alors, les enfants de shadok dirent : « Que la Terre se couvre d’arbres, de fruits et légumes, de citrouilles et de pissenlits ! ». Et ce qu’il y a de plus rigolo, c’est que la Terre fit ce qu’ils avaient dit. Malheureusement, les légumes shadoks étaient des légumes spéciaux. C’est qu’ils voulaient vivre leur vie eux-aussi… Sitôt poussés, ils partaient à la campagne pour visiter leurs petits cousins. Les artichauts s’envolaient pour aller faire du ski à la montagne, les pommiers, en rangs serrés, descendaient vers les plages pour se baigner les pieds et apprendre à nager. La végétation shadok pour ainsi dire, refusait absolument de végéter. Les légumes migraient, eh oui, ils migraient… Quand les enfants de shadok voulaient se préparer la moindre petite salade, c’était une vraie expédition. Il fallait aller chasser la laitue très tôt le matin dans les marais. Il fallait des attrape-radis, excessivement compliqués… Il fallait des souricières à poireaux, des pièges à navets, et quantité d’ustensiles de la même famille. Quant aux petits-pois, on en venait à bout qu’à la baïonnette… Les légumes shadoks, vous pensez bien, ne l’entendaient absolument pas de cette oreille, et la révolte s’organisait. Des barrages étaient élevés pour endiguer le flot des pommes de terre et des artichauts, mais rien n’y faisait, le problème vert menaçait. Devant la gravité de la situation, un ministre des affaires végétales est nommé. Il est assisté d’un vice-ministre aux choux et betteraves et d’un secrétaire d’état aux géraniums. La bataille fit rage. À la fin quand même, les légumes acceptèrent de négocier. Ils exigèrent que leur temps de travail soit réduit de moitié. Ils produiraient des fleurs et des légumes, chacun selon son espèce, pendant la moitié du temps, le reste, ils se reposeraient. Et c’est depuis ce temps-là qu’il y a des saisons. Les enfants de shadoks dirent que cela était bon.

Episode 7 - Épisode 7
First Aired: January. 01,1972

Le 1er matin se levait sur le 2ème jour de la planète shadok. C’était inespéré. La planète des enfants de shadoks marchait. Ce jour-là, ils l’appelèrent Buddi étant donné que BU était le 2ème mot de la langue shadok, vous vous souvenez ? Malheureusement, ce jour-là, le temps était à l’eau. Quand ils avaient créé l’eau, ils ne s’étaient pas doutés que l’eau serait, comment dirais-je, serait si aqueuse… Alors ils dirent : « Que l’eau s’amasse en un seul lieu pour que paraisse le sec ! » Et ce qu’il y a de plus rigolo, c’est que l’eau voulut bien s’amasser en effet… L’amât des eaux ils l’appelèrent « mer », en shadok BU BU, le sec paru, ils l’appelèrent la Terre, en shadok BU GA. La mer, BU BU, avait le droit, par contrat, de bouger quand même un petit peu et de faire des vagues et des marées. Et les shadoks virent que cela était bon. Mais dès qu’ils eurent le dos tourné, l’eau en profita pour se déguiser en vapeur d’eau et remonter en l’air. Ca faisait des nuages qui tombaient sur les enfants shadoks qui n’en pouvaient plus… Alors ils dirent : « Qu’il y ait un firmament ou un machin comme ça au milieu du ciel pour séparer les eaux du dessus et les eaux du dessous ». Il y eut bien un jour de firmament mais malheureusement il était percé. L’eau tombait n’importe comment et n’importe quand et naturellement jamais là où il fallait. Il faut dire que cela ne s’est pas amélioré depuis et qu’on a toujours autant d’ennuis avec la météorologie. Et les shadoks virent que cela n’était pas bon. Heureusement, la nuit vint du second jour shadok. Il y eut un soir, il y aurait-il encore un autre matin ?

Episode 6 - Épisode 6
First Aired: January. 01,1972

Ainsi, ça y est. Les enfants de shadoks, enfin, avaient une planète… Les shadoks s’étaient fabriqué leur planète. Ah, dames, ce n’étaient pas une planète très, très planétaire comme on en fabrique maintenant… Au commencement les denrées les plus utiles tels que le minerai de beurre ou de saucisse, les concentrés de casserole ou de tire-bouchon étaient enfouis à des profondeurs considérables… Le dessus par contre, regorgeait de trucs et de machins qui servaient absolument à rien… Au commencement c’était le chaos, et les enfants de shadoks pataugeaient dans le chaos. Mais ils se disaient qu’avec le temps, ça s’arrangerait. Mauvais calcul car en ce temps-là, justement, il n’y avait pas de temps. Il n’y avait pas de temps parce que, comme il faisait toujours jour, y avait pas de nuit ! Comme y avait pas de nuit, on pouvait pas compter les jours qu’il y avait entre… Donc, comme y avait pas de nuit, y avait pas de jours ou plus précisément, comme y avait trop de jours, y avait pas de jours, vous comprenez… Si cela peut vous rassurer, il n’y avait pas de lendemain non plus d’ailleurs. L’aujourd’hui était à la fois la veille et le lendemain et l’avant-veille tombait obligatoirement le même jour que l’après-demain ou les calendes grecques. Pour les heures, c’était pareil. Et avant l’heure, c’était déjà l’heure. Après l’heure, c’était encore l’heure. C’était toujours l’heure de faire tout. C’était l’heure de partir en même temps que l’heure de rentrer. C’était l’heure de manger en même temps que l’heure de faire la vaisselle… La seule heure qui ne venait jamais, malheureusement, c’était l’heure d’aller se coucher… À ce régime-là les shadoks, très rapidement, s’épuisèrent. Ils s’épuisèrent, s’arrêtèrent et prononcèrent ces mots devenus depuis excessivement historiques : « Que la nuit soit ! » Et, ce qu’il y a de plus rigolo, c’est que la nuit, en effet, fut… Alors, il y eut un soir, soir du 1er jour shadok, et les enfants de shadoks virent que cela était bon. Alors, il y eut un soir, mais il y aurait-il un matin ?

Episode 5 - Épisode 5
First Aired: January. 01,1972

Le 5ème jour de notre histoire, les enfants de shadoks, eh bien les enfants de shadoks ne pompaient plus. Eh non, ils en avaient assez. Leur planète promise, ça faisait au bas mot 98.000,936 millions d’années qu’ils la cherchaient… Tristes années de pompage et d’errance, de désespoir et d’avatars. Eh bien, puisque c’était comme ça, ils n’iraient pas chercher plus loin… Leur planète, ils se la construiraient tout seuls… dans leur main, ici même… C'est-à-dire plus exactement, là… Là, évidemment, il n’y avait rien… Enfin, ni plus ni moins de rien qu’ailleurs… Et bien, sur ce rien, ils disaient : nous bâtirons notre empire. Ils avaient raison, car chacun sait que c’est sur des rien du tout qu’on bâtit les empires les plus solides… Mais, vous allez dire, construire quelque chose sur rien, d’accord on veut bien mais construire quelque chose sur rien avec rien alors là ! Vous pensez sans doute que l’espace est quelque chose d’excessivement vide… eh bien, n’allez surtout pas croire ça… L’espace, en ce temps là en tous cas, était bourré de choses et d’autres, de quantités de trucs et de machins, pour tout dire l’espace n’était pas très espacé, il était plein de ce qu’on appelait l’antimatière… L’antimatière était comme de la matière ordinaire sauf qu’on la voyait pas. Quand il y avait de la vraie matière qu’apparaissait à un endroit, il y avait aussitôt de l’antimatière qui apparaissait à un autre endroit. Vous fabriquez une casserole quelque part, et toc, il y avait une anti-casserole qui apparaissait autre part. Mais on pouvait très bien à l’aide d’anti-marteaux par exemple transformer une anti-casserole e casserole. Il suffisait de taper dans le vide, mais au bon endroit… Et c’est comme ça que les shadoks fabriquaient leur planète… Mais l’ennui, c’est que dès que l’anti-casserole était transformée en casserole, il y avait aussitôt quelque part dans le cosmos une vraie casserole qui se transformait en anti-casserole c'est-à-dire en rien du tout… Mais ça, les enfants de shadoks s’en fichaient pas mal. Et ils tapaient, et ils retapaient, et peu à peu leur planète prenait forme. Quand je dis forme, c’est une façon de parler, c’était une forme assez spéciale tout de même… Tout cela prouve bien qu’à force de taper sur rien, il finit toujours par en sortir quelque chose. Et réciproquement…

Episode 4 - Épisode 4
First Aired: January. 01,1972

Le 4ème jour de notre histoire, les enfants de shadoks, eh bien les enfants de shadoks pompaient encore. Depuis combien de temps ils pompaient comme ça eh bien eux même ils n’en savaient rien…. Les horloges, depuis belle lurette, avaient perdu l’habitude de donner l’heure, ou bien donnaient n’importe quoi. Les enfants de shadoks, depuis le temps, n’avaient plus le temps. Heureusement les valises à ancêtres, gorgées de camomille et de denrées appropriées à leur état débitaient à l’envie des slogans tonifiants… Un shadok mort est un shadok qui ne pompe pas donc un shadok qui ne pompe pas est un shadok mort… Et plein de craintes, ils repompaient… Mais aucune planète promise n’apparaissait car vous vous en doutez, ils pompaient bien sûr, mais ils n’avançaient pas. Il faut dire qu’ils ne reculaient pas non plus… Et pour eux, dans un sens, c’était une consolation… Alors ils se disaient que puisqu’ils n’avançaient, ni en avant, ni en arrière, en pompant dans un sens, peut-être qu’en pompant dans l’autre sens ils bougeraient… Je sais pas si vous suivez le raisonnement… Mais, plus ils pompaient dans l’autre sens, c'est-à-dire en reculant, eh bien, plus non seulement ils ne reculaient pas mais plus aussi ils n’avançaient pas non plus… Vous allez dire dans ces conditions là, ça aurait été aussi simple de pas pomper du tout… ça prouve que vous n’y connaissez rien… car c’est un principe de base en pompologie : il vaut mieux pomper d’arrache-pied même si il ne se passe rien plutôt que de risquer qu’il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas… Mais plus ils pompaient, plus les enfants de shadoks se multipliaient et l’espace lui aussi petit à petit vint à manquer alors les shadoks perdirent aussi l’espoir… Sans compter que les ancêtres à court de camomille et de denrées appropriées à leur état redoublaient de férocité… Plus de temps, plus d’espace, plus d’espoir, plus de camomille, abandonnés au milieu du cosmos, les enfants des shadoks, à peine commencés, allaient ils s’arrêter là ?

Episode 3 - Épisode 3
First Aired: January. 01,1972

Le 3ème jour de notre histoire, les enfants de shadoks, au milieu de l’espace, pompaient encore. Car telle était depuis toujours leur devise : il faut pomper pour vivre donc il faut vivre pour pomper… et ça, ils n’en désemparaient pas… Le cosmotobus d’ailleurs avait été spécialement étudié. On y trouvait par exemple des couchettes pompantes avec couvertures pompantes. On disposait de baignoires pompantes. Il y avait des tables et des chaises pompantes. Enfin, on mangeait dans des assiettes pompantes avec fourchettes pompantes appropriées. C’est dire qu’ils disposaient de tous les ustensiles, apparaux et affutiaux divers, pour pouvoir vaquer à leurs occupations essentielles sans faillir un instant à leur devoir sacré : pomper… L’énergie fournie par cette noble activité est évidemment récupérée par un jeu subtil de pompobielles, pompoturbines et pompoculbuteurs. Tout ça sert à faire avancer le bidule vers la planète promise et l’avenir meilleur qui est leur but à tous, comme vous le savez… Et quand d’aventure, le moral des uns ou des autres venait à baisser, les enfants de shadoks allaient voir leurs ancêtres… Ces ancêtres que certains d’entre vous ont peut-être connus, séjournaient sur le porte-bagages dans des valises à ancêtres… Pour peu qu’on les abreuvât de camomille et de divers breuvages appropriés à leur état, ils consentaient le soir à leur faire du cinéma… Et ils leur faisaient voir les lendemains promis, les planètes somptueuses, les pays pavés d’or et d’épices où coulaient l’ambroisie et le miel… Tout cela leur appartiendrait, c’était promis… Tout cela leur appartiendrait à condition évidemment que les shadoks pompassent et que elles, les valises, soient convenablement arrosées des camomilles et denrées appropriées à leur état et, si possible, de whisky… L’atteindront-ils un jour cette planète qu’ils espèrent tant ?

Episode 2 - Épisode 2
First Aired: January. 01,1972

Le 2ème jour de notre histoire, les enfants de shadoks pompaient. Depuis qu’ils avaient été chassés de la Terre, ça fait plus d’environ 3978,6 générations qu’ils ne font que ça : pomper… Alors, vous pensez, c’est pas aujourd’hui qu’ils vont s’arrêter… Je puis vous dire tout de suite, puisque vous avez l’intention de suivre cette émission, va falloir vous y habituer… Les enfants de shadoks, ça pompe ou çà n’existe pas… Certes, depuis le temps, beaucoup de shadoks étaient trépassés et le cosmotobus interstellaire s’était passablement déglingué mais ils avaient confiance… Ils avaient confiance, vous comprenez, parce qu’ils avaient hérité de leurs ancêtres cette vertu première indispensable aux plus nobles entreprises et qu’on a appelé depuis la pompomanie… Quand les parents pompent, les enfants trinquent, c’est bien connu. C’est même devenu de nos jours un axiome de base : ce n’est qu’en pompant que vous arriverez à quelque chose et même si vous n’y arrivez pas, eh bien, ça vous aura pas fait de mal…Chez les shadoks, la pompomanie s’inculque dans l’œuf à condition qu’il soit pondu frais… Il est mis à couver dans des couveuses pompeuses qui lui donnent déjà une première idée de la chose. Sitôt sorti, l’enfant de shadok, la charmante petite chose pompe si bien tout aussi bien que vous et moi, il est aussitôt pris en main par des experts… A l’aide d’appareils spéciaux, pomposcope, pompographe et autres, on détermine ce que l’on appelle son électropompogramme de base. Certains sont doués pour pomper en rond avec une patte ou avec l’autre, d’autres sont doués pour pomper en carré, ou selon des shadokoïdes plus ou moins hyperboliques, certains mêmes pompent de la tête mais c’est rare… Et selon leurs dispositions naturelles, ils suivaient des cours de perfectionnement : mathématipompiques ou physipompiques, géopompographie ou cinépompographie. Les plus doués étaient spécialisés en sociopompologie ou en psychopompologie. Plein d’une ardeur si noble, ils finiront bien par la trouver cette planète qu’ils espèrent tant…

Episode 1 - Épisode 1
First Aired: January. 01,1972

Ouh, mais j’entends la voix des shadoks ! Ah ! Allo, les shadoks ? Vous m’entendez ? Hé, ho ! Eh bien nan, ils m’entendent pas, ça c’est curieux ! C’est pourtant bien des shadoks que je vois là ? Les shadoks ! Ces bêtes qui pompaient, qui pompaient, qui pompaient vous vous souvenez ? Pour ceux qui se souviennent pas, disons que c’était il y a, oh il y a, je sais pas mais il y a en tous cas un certain temps. À cette époque-là, la Terre appartenait à un certain Gégène, qui était insecte. Les shadoks, il les avait mangés pour la plupart. Le reste s’était enfui vers les infinis espaces à la recherche d’une planète plus hospitalière, tout ça en pompant, naturellement… Et puis un jour, c’était le soir, on les avait complètement perdus de vue. Et on en avait plus entendu parler, plus parler du tout. Mais voilà qu’aujourd’hui, grâce aux puissants moyens mis à notre disposition par la télévision, il semble que nous ayons repris le contact. Allô ? les shadoks ? vous m’entendez ? Ça c’est bizarre, ils disent qu’ils sont pas les shadoks ! Haaaa ! Vous êtes les enfants des shadoks ! Mais vos pauvres parents alors ? Racontez-nous ce qui s’est passé ! Eh bien, à force de pomper, et de repomper dans le vide, les vieux shadoks s’étaient usés, décrépis, démantibulés. Les plus présentables et plus représentatifs de la race comme le chef shadok, le professeur Shadoko, le devin plombier avaient été conservés dans des valises dans l’attente de jours meilleurs qui malheureusement pour eux n’étaient pas venus. C’est pourquoi quand un ancêtre mourrait on disait… Tiens, encore un qui s’est fait la valise ! Mais dites-moi, j’espère que vous êtes aussi idiots que vos parents ! Prenez l’air idiot un peu pour voir ! Très bien, très bien, continuez comme ça, on se retrouvera demain !

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